Les deux dernières années ont été difficiles pour les transactions dans le secteur de la distribution et des biens de consommations, avec des volumes de transactions mondiaux nettement inférieurs au pic de 2021. Les facteurs macroéconomiques et les défis de financement, bien qu'en diminution, ont maintenu un écart de valorisation entre vendeurs et acheteurs, ce qui a compliqué la conclusion de transactions d’envergure dans le secteur, notamment pour les fonds d’investissement.
Le pouvoir d'achat des consommateurs devrait bénéficier de la récente stabilisation de l’inflation.
Le segment des moyennes entreprises a montré plus de résilience, d'où le fait que les transactions qui ont eu lieu en 2023 étaient généralement de taille plus modeste que les années précédentes, même si l'année a enregistré quelques transactions de taille (>€1 milliard), principalement des sociétés françaises, bénéficiant de bilans solides, qui ont profité de la prudence du capital-investissement (PE) dans un contexte incertain pour saisir de belles opportunités.
La transformation continue du secteur et la concentration des acteurs sur le marché de la consommation seront des moteurs pour favoriser le nombre de transactions en 2024 en France, si la stabilisation de l'inflation et des facteurs macroéconomiques se poursuit.
La confiance des investisseurs devrait se rétablir en réponse aux récentes données sur l'inflation et aux signaux des banques centrales selon lesquels les taux d'intérêt pourraient se maintenir ou commencer à baisser en 2024. Pour les consommateurs, la confiance et les dépenses pourraient prendre plus de temps à se rétablir. Les entreprises auront besoin d'un certain temps pour se remettre de ces deux années d'inflation rapide des coûts et des prix. Toutefois, nous sommes optimistes quant à la reprise de l'activité de fusions et acquisitions sur les marchés de consommation.
L'alimentation, la santé et la beauté, ainsi que le luxe, sous-secteurs solides et résistants en France, devraient continuer à susciter un intérêt significatif de la part des investisseurs en capital et des entreprises en optimisation dynamique de leur portefeuille d’activités et de produits.
Les coûts de financement étant susceptibles de rester élevés jusqu'en 2024, nous prévoyons davantage de transactions visant, à se désendetter, à renforcer les bilans et à renforcer les activités stratégiques des acteurs. Les opérations de concentration, d'acquisition de nouveaux produits, marchés ou capacités, dans le but de créer des synergies devraient être majoritaires.
Nous nous attendions à ce que la tendance des petites transactions se poursuive. Même si les grandes opérations de capital-investissement risquent d’être encore peu nombreuses en 2024, les entreprises du secteur devraient profiter de cet environnement pour accélérer la concentration du marché par le biais de fusions-acquisitions ou de structures plus complexes et créatives (Joint-Venture, investissement minoritaire,etc.).
Les CEO vont utiliser les fusions et acquisitions comme levier stratégique pour accélérer la croissance, faire progresser les objectifs de développement durable et transformer les modèles d'entreprise.
La révision des portefeuilles stratégiques en entreprise, à la recherche d’acquisition pour dynamiser la croissance d’une part et de cessions résultant de décisions d’allocation de capital et de renforcement de bilans d’autre part, vont rester des catalyseurs de transactions en 2024.