Alors que l'utilisation de l'argent liquide dans le secteur public est en baisse et que celle des crypto-actifs dans le secteur privé est en hausse, le nouveau rapport fait le point sur les progrès et le développement des MNBC et des stablecoins.
Le PwC Global CBDC Index est conçu pour mesurer le niveau de maturité des banques centrales dans le déploiement de leur propre monnaie numérique. Cette année, l’étude s’étend à l'analyse des stablecoins (monnaies numériques privées). En effet, les deux coexistent : l'un est entièrement soutenu par l'État tandis que l'autre ne l'est que partiellement (le preneur de dépôts sous-jacent est réglementé et protégé par l'État par le biais de la réglementation et des systèmes de protection des dépôts).
Le classement des MNBC établi par PwC repose sur un indice synthétique reflétant les progrès et la position des banques centrales en matière de développement des MNBC, qu’elles soient des monnaies de détail ou intermédiées. Pour les stablecoins, PwC fournit un panorama des critères selon lesquels elles peuvent être comparées, en fonction du cas d'utilisation.
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Les MNBC en 2022
Plus de 80 % des banques centrales envisagent de lancer une MNBC ou l'ont déjà fait. La MNBC est déjà utilisée aux Bahamas et au Nigeria, et la Jamaïque et les Caraïbes orientales devraient suivre. La Banque populaire de Chine procède à des essais publics à grande échelle dans certaines villes et l'e-CNY était l'un des trois seuls modes de paiement acceptés sur le site des Jeux olympiques d'hiver de 2022.
En février 2022, le Ministre des Finances de l’Inde s'est engagé à mettre en place une version numérique de la roupie et, le mois suivant, les Philippines ont annoncé leur propre mise en œuvre pilote d'une MNBC. L'administration américaine a accordé « la plus grande urgence » aux efforts de recherche et de développement concernant la conception et le déploiement potentiels d'une MNBC américaine.
Qu’en est-il de la France ?
En novembre 2021, la Banque de France a annoncé l'achèvement des expériences lancées au printemps 2020. L'objectif était de tester le cas d'une “MNBC de gros” dans plusieurs domaines, en soutenant les options technologiques et les implications macroéconomiques et de politique monétaire de l'émission d'une CBDC de gros à un large ensemble de participants, y compris d'autres banques centrales.
Neuf expériences différentes ont permis de tester les risques, les avantages, et les implications techniques de la mise en œuvre d’une MBDC de gros. Les tests ont couvert plusieurs cas d'utilisations de la MNBC, de la souscription et du rachat de fonds monétaires jusqu'au règlement transfrontalier. Une émission réelle d'obligations d'une valeur de 100 millions d'euros a été réglée avec une MNBC de gros conçue spécialement pour ces expériences.
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"Le succès des expérimentations autour des MNBC de gros et la forte implication des parties prenantes ont permis d’obtenir des indications clés sur la manière dont les monnaies numériques pourraient accélérer la transformation digitale institutionnelle au niveau sectoriel."
Selon la Banque de France, les résultats soulignent que les MNBC basées sur la blockchain et les technologies de registres distribués peuvent être efficaces pour accélérer le règlement des transactions de sécurité entre différentes devises, tout en assurant la sécurité des échanges. La banque centrale a conservé le contrôle de l'émission et de la circulation de la monnaie grâce à l'utilisation de contrats intelligents, tandis que l'interopérabilité avec les systèmes actuels de règlement de gros a également été testée. La Banque de France a par ailleurs annoncé le 11 octobre 2022, sa participation à une nouvelle expérimentation de monnaie numérique de banque centrale interbancaire avec SWIFT.
Le rôle des stablecoins
Face aux facteurs politiques qui poussent les banques centrales à créer des monnaies numériques, les stablecoins émises par le secteur privé offrent une option alternative à analyser au regard des réglementations locales. Ils peuvent fournir une grande partie de la même utilité, sans les aspects éventuellement contraignants de l'émission par le gouvernement. Dans son sens le plus simple, les stablecoins sont des crypto-monnaies émises par des acteurs privés qui visent à minimiser la volatilité en s'arrimant à quelque chose qui est considéré comme ayant une valeur stable (par exemple, une monnaie fiduciaire ou des métaux précieux).
La stabilité du prix du stablecoin se fait en fonction de la transparence de l'ensemble des opérations du fournisseur, y compris le dépositaire détenant des monnaies fiat. Pour un stablecoin adossé à des fiats, il est primordial de démontrer qu’il est convenablement garanti sur une base un pour un, idéalement en continu. À tout moment, le solde de la monnaie fiat détenue en dépôt doit être égal (ou supérieur) au nombre de stablecoins en circulation. Ce processus doit tenir compte de l’émission, du rachat et de la combustion des jetons (tokens) contre les dépôts sous-jacents. On peut renforcer la confiance dans le fonctionnement du stablecoin en soumettant l'opérateur de la stablecoin à un processus d'audit externe, afin de valider qu’ils sont garanties en permanence. Les résultats de l'audit devraient alors être rendus publics.
Les projets de MNBC dans le monde
Depuis plusieurs années, de nombreux états ont initié des travaux de recherche ou des projets de MNBC. Cette accélération s'est accompagnée du développement de nouveaux cas d'usages des technologies blockchain, encouragée par l'apparition de projets de monnaies numériques privées. On note une prédominance de projets appliquées à la MNBC "de détail" et des expérimentations très avancées sur les MNBC "interbancaires".
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