Miser sur le M&A pour accélérer sa croissance à l’international en 2025

Personne devant un batiment
  • Publication
  • 26 mars 2025

Les dirigeants français sont optimistes quant à la croissance de leur entreprise. Près de la moitié d’entre eux (47 % des interrogés de la 28e Global CEO Survey de PwC) se déclarent très confiants à 12 mois. D'ailleurs, ils envisagent de réaliser des investissements à l’étranger et surtout aux États-Unis. Stéphane Salustro, Associé responsable des activités Deals PwC France et Maghreb nous explique comment le M&A permet d'accélérer cette stratégie de déploiement à l'international.

26 %

des entreprises ont réalisé au moins une acquisition majeure ces 3 dernières années

55 %

envisagent d’en réaliser dans les 3 prochaines années

58 %

pensent investir en dehors de leur territoire ces 12 prochains mois

38 %

des entreprises ont commencé à être compétitives dans des secteurs dans lesquelles elles n’opéraient pas ces 5 dernières années

Investir à l’étranger pour bénéficier d’une meilleure croissance

Dans un monde en perpétuelle accélération, il est essentiel de considérer les évolutions tout en prenant du recul, et de porter un regard à long terme sur certaines actualités. Dans cette dynamique, les dirigeants ont confiance dans les perspectives de l’économie mondiale. Les conflits géopolitiques ne semblent pas altérer l’optimisme des CEO. Et en particulier celui des chefs d’entreprise français : ils sont seulement 15 % à considérer les tensions internationales comme un risque important, ce qui montre une certaine prise de recul entre l’actualité et les évolutions géopolitiques de fond. En effet, s’ils prévoient des investissements à l’étranger, ils ciblent en priorité les États-Unis (42 %). Viennent ensuite l’Allemagne (19 %), le Royaume-Uni puis la Chine et l’Espagne (9 %).

58 %

des dirigeants français pensent investir en dehors de leur territoire ces 12 prochains mois » nous enseigne la 28e Global CEO Survey publiée en janvier dernier

Pour s’attaquer à ces nouveaux marchés internationaux, les chefs d’entreprise choisissent notamment de réaliser des acquisitions. 

« Les transactions permettent aux entreprises de gagner du temps dans la conquête de nouvelles géographies, la pénétration de nouveaux métiers et/ou l'amélioration de leur efficacité via l'acquisition de briques technologiques. Ces opérations sont cruciales pour que l’entreprise réussisse à se développer sur des nouveaux segments de marché, surtout à l’international. Cela permet aussi d’enrichir le portefeuille d’offres nouvelles, dans un environnement en rapide évolution. »

Stéphane Salustro,Associé responsable des activités Deals, PwC France et Maghreb

Des investissements principalement aux États-Unis

Dans le contexte actuel, les investissements aux États-Unis (42 % des intentions en 2025) sont au centre de l’attention des dirigeants français. Si l’élection de Donald Trump n’était pas encore entérinée en octobre dernier lors la diffusion de l’enquête, elle était déjà largement intégrée dans les pressentiments de la plupart des chefs d’entreprise.

Les chefs d’entreprise français ne sont pas les seuls à privilégier les USA et à délaisser la Chine. L’empire du Milieu n’est plus sur le podium des pays avec des perspectives de croissance pour les CEO internationaux : il ne recueille que 9 % contre 21 % en 2024 des intentions d’investissement.

Stéphane Salustro rappelle : « Les acteurs du M&A qui réussiront seront ceux qui montreront une capacité à naviguer à travers les incertitudes géopolitiques ».

Le M&A en 2025 : accélérer pour gagner

La transformation de l’entreprise est indispensable : 68 % des dirigeants français considèrent que sans évolution, leur modèle actuel ne sera plus viable dans 10 ans. Cette nécessité de se réformer progresse puisqu’elle était de 45 % en 2023. Pour accélérer cette réinvention, en tenant compte des réglementation et des technologies, le M&A fait partie des solutions les plus pertinentes. La majorité des chefs d’entreprise interrogés parient sur cette solution pour diversifier et réinventer rapidement leur business.

57 %

des dirigeants français envisagent de réaliser des acquisitions majeures dans les 3 prochaines années. 

« Le temps est l’ennemi de la valeur », indique Stéphane Salustro. Dans un monde économique en constante mutation, les CEO doivent être particulièrement attentifs aux évolutions de leur secteur et réagir rapidement pour saisir les bonnes opportunités.

38 %

des entreprises ont commencé à être compétitives dans des secteurs dans lesquelles elles n’opéraient pas ces 5 dernières années

Se réinventer et saisir des nouvelles opportunités pour transformer son entreprise

« Dans un monde où tout va de plus en plus vite, c’est au pas de charge qu’il faut mener ce changement. Et le recours aux fusions et acquisitions associe vitesse et efficacité » selon Stéphane Salustro.

Les fusions et acquisitions représentent une réponse pertinente, non seulement pour consolider son portefeuille, mais aussi pour se développer sur de nouveaux marchés. 

L’acquisition de la société de financement d’équipements SGEF par le Groupe BPCE permet à BPCE Lease de devenir un leader du leasing de biens d’équipement en Europe (hors automobile).  

« Ce choix d’une opération d’acquisition répond aussi à la volonté du groupe BPCE d’avoir un impact positif au bénéfice des entreprises et de l’économie réelle. Et réaffirme la force et la vertu du M&A pour atteindre rapidement plusieurs objectifs. »

Stéphane Salustro,Associé responsable des activités Deals, PwC France et Maghreb

Les fusions et acquisitions demeurent un levier stratégique essentiel pour les entreprises qui souhaitant accélérer leur croissance, notamment internationale, et diversifier leurs activités. Les tendances relevées par la nouvelle édition de la Global M&A Industry Trends montrent que la taille moyenne des opérations en 2024 a augmenté de 11 %, notamment grâce à la hausse du nombre de transactions de plus de 1 milliard de dollars.

Les questions essentielles sur les opérations de M&A

Les opérations de fusion-acquisition exposent les entreprises à de multiples risques qui peuvent compromettre la création de valeur attendue. La dimension financière constitue souvent le premier écueil, notamment à travers la surévaluation de l'entreprise cible ou la surestimation des synergies potentielles. Les acquéreurs peuvent ainsi payer un prix déconnecté de la valeur réelle, particulièrement dans un contexte de marché tendu où la concurrence entre acheteurs fait monter les enchères.

Au-delà des aspects purement financiers, les risques opérationnels représentent un défi majeur lors de l'intégration. Le choc des cultures d'entreprise peut provoquer une démotivation des équipes et entraîner le départ de talents clés, remettant en question la continuité des activités. La période de transition génère naturellement une incertitude qui peut perturber les relations commerciales et affecter les performances à court terme.

Les dimensions juridiques et réglementaires ajoutent une couche de complexité supplémentaire, notamment dans les transactions internationales où plusieurs juridictions s'appliquent. La découverte de passifs cachés après la signature peut considérablement impacter la rentabilité de l'opération, tandis que les autorités de concurrence peuvent imposer des conditions restrictives voire bloquer la transaction.

L'accompagnement par des experts PwC permet d'anticiper ces risques grâce à des due diligences exhaustives et de développer des stratégies de mitigation sur mesure, réduisant ainsi significativement les probabilités d'échec. 

L'évaluation d'une entreprise dans le cadre d'une transaction M&A constitue un exercice complexe qui dépasse largement l'application mécanique de formules financières. Elle nécessite une compréhension approfondie du secteur d'activité, de la position concurrentielle de l'entreprise et de ses perspectives de développement.

L'approche patrimoniale examine la valeur des actifs détenus par l'entreprise, en corrigeant les données comptables pour refléter leur valeur économique réelle. Cette méthode fournit généralement une valeur plancher, particulièrement pertinente pour les entreprises détenant des actifs tangibles significatifs ou en situation de difficultés.

La méthode des flux de trésorerie actualisés (DCF) constitue souvent le socle central de l'évaluation. Elle projette les flux futurs que l'entreprise sera capable de générer et les actualise au coût du capital approprié. Cette approche intrinsèque capture la valeur créée par l'activité opérationnelle et intègre les perspectives de croissance spécifiques à l'entreprise.

L'approche comparative complète l'analyse en confrontant l'entreprise cible aux valorisations observées sur des sociétés similaires ou lors de transactions récentes. Cette méthode reflète les conditions de marché actuelles et les attentes des investisseurs pour le secteur concerné. 

Les équipes de PwC Corporate Finance mobilisent ces différentes approches de manière intégrée, en s'appuyant sur des bases de données propriétaires et une expertise sectorielle approfondie pour proposer des fourchettes de valorisation robustes et argumentées.

Un processus de M&A réussi s'articule autour d'une approche méthodique qui débute bien avant les premières négociations. La phase préparatoire consiste à définir clairement la stratégie sous-jacente à l'opération, qu'il s'agisse d'une croissance externe, d'une consolidation sectorielle ou d'une diversification. Cette réflexion stratégique permet d'identifier les critères de sélection des cibles potentielles et d'établir une première fourchette de valorisation acceptable.

La phase de négociation s'ouvre par l'établissement de contacts préliminaires avec les cibles identifiées, souvent matérialisés par la signature d'une lettre d'intention non engageante. S'ensuit alors la période de due diligence, phase critique qui permet d'examiner en détail tous les aspects de l'entreprise cible : situation financière, environnement juridique et fiscal, organisation sociale, positionnement concurrentiel et perspectives de marché. Cette analyse approfondie nourrit les négociations finales et conduit à la signature des accords définitifs.

La phase de réalisation transforme l'accord de principe en transfert effectif de propriété. Elle implique généralement l'obtention d'autorisations réglementaires, notamment auprès des autorités de concurrence, et la levée de diverses conditions suspensives. Le closing marque la finalisation juridique de la transaction.

La phase post-acquisition détermine largement le succès à long terme de l'opération. L'intégration opérationnelle et culturelle des deux entités nécessite une planification minutieuse et une exécution rigoureuse pour concrétiser les synergies identifiées. Cette période s'étend généralement sur plusieurs années et requiert un suivi attentif des performances. 

PwC intervient comme partenaire de confiance tout au long de ce processus complexe, en mobilisant ses expertises complémentaires en stratégie, finance, juridique et ressources humaines pour maximiser les chances de succès et optimiser la création de valeur pour ses clients.

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Stéphane Salustro

Stéphane Salustro

Associé Deals, Transaction Services, PwC France et Maghreb

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