L’instabilité politique inédite en France plonge son économie dans un climat anxiogène. Les ménages français ont un moral en berne – à un plus bas niveau depuis deux ans. Ils continuent alors de privilégier l’épargne au détriment de la consommation. On avait pourtant observé un sursaut dans leur dépense durant l’été. Mais, si le plus grand événements sportif mondial de 2024 ont apporté un regain d’optimisme, la crise politique qui a suivi, a balayé cet élan.
Pour autant, le spectre de l’inflation élevée semble s’éloigner. La hausse des prix devrait ralentir à 1,5 % en 2025, contre 2 % l’année précédente, offrant ainsi une amélioration du pouvoir d’achat.
Mais l’expérience récente d'une poussée inflationniste inédite depuis quarante ans a révélé la difficulté des Français à perdre leurs repères, les poussant à adopter des comportements frileux et à augmenter leur épargne.
Ainsi, tant que la stabilité politique ne sera pas retrouvée, l’éclaircie sur le front du pouvoir d’achat risque de ne pas suffire à réconforter les ménages, qui resteront prudents dans leurs dépenses. Les incertitudes persistantes autour du budget risquent, en effet, de produire les mêmes effets négatifs de l’inflation trop forte sur la consommation des ménages.
En 2024, les entreprises françaises avaient adopté une posture d’attentisme en différant leurs projets d’investissement, dans l’espoir d’un redressement de la consommation. Faute de signes encourageants, elles risquent de repousser à nouveau leurs investissements en 2025 ou de privilégier d’autres marchés, plus cléments et prometteurs.
La 28e Global CEO Survey de PwC montre cette année que les États-Unis figurent parmi les destinations les plus attractives, grâce à leur environnement réglementaire favorable, leurs coûts énergétiques compétitifs et leurs débouchés dynamiques. Cette éventuelle fuite des capitaux outre-Atlantique pourrait affaiblir durablement l’économie française si aucune stabilisation politique et budgétaire n’intervient rapidement.
L’absence de nouveau budget compromet les espoirs de stabilité politique et économique. En 2024, ce sont les dépenses et investissements publics qui avaient permis à la France de maintenir une croissance économique positive. Mais en 2025, la situation des finances publiques offre très peu de marge de manœuvre pour renouveler ce soutien.
Si l’incertitude sur la conduite de la politique économique perdure, le risque d’une récession se profile. Les ménages pourraient continuer à réduire leur consommation, tandis que les entreprises chercheraient à se développer hors de l’Hexagone.