Cécile Monteil, pédiatre urgentiste à l'hôpital Robert Debré (AP-HP, Paris) et spécialiste des questions d’e-santé, et Philippe Trouchaud, Chief technology & products officer et membre du comité de direction de PwC France et Maghreb, ont débattu du potentiel transformatif du progrès technologique pour le milieu médical, pour l’entreprise et pour la société.
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« Penser la réflexion éthique dans l'innovation pour produire du progrès, cela s'appelle l'éthique by design. Cela se développe dans tous les domaines, par exemple au sein des startups en santé. »
La notion de progrès s'inscrit dans une réflexion philosophique et sociétale de long terme : quelles sont nos attentes ? Vers quelle humanité - non pas parfaite, cela n'existe pas, mais souhaitable - veut-on tendre ? En revanche, une innovation a un côté plus pratique. Elle devient positive ou pas, éthique ou pas, selon l'utilisation qui en est faite.
En matière d’innovation éthique, chaque partie peut s'emparer du sujet sans attendre une réglementation ou l’aiguillon de la concurrence. C'est aux entreprises de se réveiller et d'être motrices du changement en se posant toutes les questions éthiques avant d’implémenter leurs idées.
« Depuis 30 ans que je travaille dans le conseil, j’ai vu que, quand les entreprises misent sur la technologie pour tout changer sans mettre l'humain au centre, elles courent systématiquement à l’échec. »
Nous avons besoin de développer une vision commune du progrès. La technologie en sera l’un des vecteurs, même si, seule, elle ne peut rien. Inutile de se lancer tête baissée dans une grande feuille de route. Tout progrès, toute transformation adossée à la technologie doit commencer par de la pédagogie : donner des perspectives, expliquer ce que cela va apporter et démontrer le respect de l'éthique. Cette dernière - et ce n’est pas spécifique à la technologie - se pratique au quotidien, de l’usage des données par l'algorithme à la manière d’opérer les traitements.