Emploi et déclin démographique : le progrès technologique peut-il prendre le relai ?

Personne dans un laboratoire
  • 26 mars 2025

En France, comme dans de nombreux pays développés, la natalité décline. Sur le plan macro-économique, la diminution de la population active aura des conséquences directes sur notre capacité à financer notre modèle social. Au niveau des entreprises, l'impact se fera sentir sur les recrutements, déjà tendus dans de nombreux secteurs, et la compétitivité. L’innovation technologique peut-elle prendre le relai, et à quelles conditions ?

Perspectives de Philippe Trouchaud IA et robotisation, leviers majeurs de productivité

Face aux risques que la raréfaction de la main-d'œuvre pose aux entreprises, Philippe Trouchaud, Chief Technology & Products officer, PwC France et Maghreb, voit une opportunité dans l’adoption des nouvelles technologies. À condition d’en garantir un usage inclusif.

En trois mots

« Le vieillissement de la population a typiquement pour corolaires une croissance et une compétitivité en berne. Des travaux académiques montrent qu’une société moins jeune est globalement moins disposée à prendre des risques. Elle innove et entreprend moins. Au Japon, par exemple, la raréfaction des jeunes dans l’économie impacte négativement le nombre de dépôts de brevet et de créations d’entreprise : on va jusqu’à parler de « vide entrepreneurial. »

2040 La population active commence à diminuer suite à la baisse continue de la natalité depuis le début des années 2000.
Source
Étude Insee et Dares, 2022

L’enjeu : Pour combler le manque de main-d’œuvre, les économistes pointent vers divers leviers, comme renforcer le taux d’emploi des jeunes, des femmes et des seniors, ou adapter la politique migratoire aux besoins du marché du travail. L'adoption des nouvelles technologies ne peut-elle aussi jouer un rôle pour soutenir l'activité des entreprises lorsque la main-d’œuvre se raréfie ?

« En améliorant la productivité et en libérant du temps de travail, des innovations technologiques permettent de faire face à la pénurie de certaines compétences. En particulier, l’automatisation et la robotisation seraient, selon l’OCDE, capables de compenser plus du tiers des effets économiques liés au recul de la main-d’œuvre d’ici 2035. »

4,8x plus de gains de productivité dans les secteurs les plus exposés à l’IA par rapport aux autres industries.
Source : Baromètre de l’emploi en IA, PwC, 2024

L’enjeu : Intelligence artificielle, robotique collaborative (cobotique) : quelle mise en œuvre pour redéployer les compétences vers des tâches à plus forte valeur ajoutée, accélérer les processus et augmenter la performance, notamment dans les bassins d’emploi ou les secteurs les plus en tension ?

« Non, la technologie ne remplacera pas les talents. Elle offrira même à ceux qui s’en emparent de nouvelles perspectives. Loin d'être des menaces, des innovations comme la robotique et l’IA générative sont des catalyseurs de transformation positive. Un préalable cependant : veiller à leur usage inclusif et bénéfique pour tous. »

85% des entreprises prévoient d’accélérer l’adoption de l’IA et de l’automatisation d’ici 2027 pour pallier la pénurie de main-d’œuvre et améliorer l’efficacité opérationnelle.
Source : Future of Jobs Report, Forum économique mondial

L’enjeu : La question n’est pas de choisir entre technologie et emploi mais, dans un contexte de diminution de la population active, de construire une équation où les deux se renforcent mutuellement. La réponse passe par un engagement collectif, des institutions aux entreprises, des travailleurs à la société dans son ensemble.

49 %

des dirigeants s’attendent à augmenter la performance de leur entreprise et à accélérer sa transformation digitale grâce à l’IA générative au cours des 12 prochains mois (vs 46% en 2023)

Source : Global CEO Survey, PwC, 2025

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Philippe Trouchaud

Philippe Trouchaud

Chief Technology & Products officer, PwC France et Maghreb

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