C’est un fait, notre relation au travail change. Le sens qu’il recèle à titre individuel évolue, la manière dont il s’organise de manière collective se renouvèle, des innovations technologiques le transforment.
Pour Christophe Desgranges, associé PwC France et Maghreb, ces périodes charnières sont aussi des moments à saisir pour orienter les évolutions en cours dans des directions désirables. Une opportunité est offerte, à la fois aux employeurs et aux collaborateurs, de changer la donne.
Dans une tribune publiée dans Les Echos, Christophe Desgranges ouvre le débat et propose des pistes pour (re)mettre du plaisir et de l’enthousiasme dans les vies professionnelles. Voici ses trois clés d’entrée pour une réflexion collective sur les nouvelles mutations du travail.
« À mon sens, on passe trop rapidement sur cette qualité essentielle qu’est la curiosité. On peut d’ailleurs parler de qualité mais aussi de compétence, car la curiosité est quelque chose que l’on peut cultiver.
Pour les collaborateurs, la curiosité ouvre la voie au plaisir de se développer tout au long de sa vie professionnelle. Nous savons qu’aujourd’hui on ne peut plus se reposer sur des connaissances acquises en formation initiale ou en début de carrière. Désormais, l’apprentissage est continu.
Un bel exemple est offert par une technologie particulièrement démocratique, sans barrière à l’entrée : l’IA générative. S’il faut d’abord exercer sa curiosité pour se l’approprier, elle nous libère ensuite de certaines tâches répétitives pour nous permettre de nous consacrer à des activités plus valorisées. Cette transformation des métiers est aussi bénéfique aux collaborateurs, en termes de sens retrouvé, qu’aux entreprises en termes de performance. »
72 % des salariés français estiment qu’avoir des opportunités de développer leurs compétences est déterminant dans leur choix de quitter ou non leur employeur actuel.
Source : étude Hopes & Fears 2024
L’enjeu : Pour l’entreprise, comment encourager cet état d’esprit ? Quelles conditions créer pour que les collaborateurs puissent exercer leur curiosité ? Comment faciliter la traduction de la curiosité en montée en compétences étendue et rapide ?
« L’humain étant un animal social, on apprend beaucoup les uns des autres, et il est rare que l’on travaille seul. D’où la valeur du collectif qui, s’il est divers et inclusif, est source de richesse dans l’idéation, d’efficacité dans la mise en œuvre des projets, de qualité de vie au travail...
Dans l’entreprise, le collectif s’incarne souvent d’abord dans l’équipe. Cellule souche d’organisations de plus en plus horizontales, elle assemble une variété de compétences pour répondre aux besoins de plus en plus complexes de l’entreprise comme de la société. Ciment relationnel à l’heure du travail en mode hybride, elle permet de préserver le lien entre l’entreprise et ses salariés.
Le bon fonctionnement du collectif dans l’entreprise repose aussi sur un contrat de confiance bilatéral, chaque partie veillant à tenir ses engagements sur la durée. C’est ainsi que les collaborateurs pourront donner toute la mesure de leur potentiel, et que les employeurs donneront aux talents, notamment aux plus jeunes, envie de les rejoindre et de relever des défis individuels et collectifs. »
63% des Français voient des opportunités dans les nouvelles organisations du travail
Source : enquête OpinionWay pour PwC, août 2024
L’enjeu : Pour l’entreprise, donner aux équipes les moyens d’exprimer tout leur potentiel passe-t-il par une organisation plus horizontale et un management plus participatif ? Comment mettre le collectif au cœur du réacteur de l’entreprise transformative – cette entreprise qui fait le choix de se réinventer en continu pour garantir sa pertinence et sa pérennité ?
« Selon Winston Churchill, “un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l'opportunité dans chaque difficulté.” L'optimisme est en effet ce qui rend tout le reste possible, même dans l’adversité.
Une bonne dose d’optimisme sera sans doute nécessaire pour changer les perceptions sur le travail. D’un côté, le travail comme moyen de subsistance est souvent présenté, et vécu, sous l’angle de la contrainte, voire de la pénibilité. La situation est encore plus problématique lorsque des métiers pourtant essentiels au bon fonctionnement de la société, comme les indispensables « premiers de cordée » lors des confinements, restent peu valorisés en dépit de conditions de travail contraignantes.
De l’autre, exercer un métier est essentiel à notre vie intérieure, tant il contribue à nous construire, et à notre vie sociale et collective. La ligne de crête pour les organisations, leurs dirigeants et leurs managers se situe donc entre réalisme - pour prendre la mesure des situations à changer - et optimisme - pour apporter des réponses effectives. »
76% des Français et 98% des chefs d'entreprise se déclarent optimistes, convaincus que cet état d'esprit est nécessaire pour surmonter les défis.
Source : enquête OpinionWay pour PwC, août 2024
L’enjeu : Comment se recentrer sur ce qui donne envie et confiance dans le travail ? Comment faire rimer travail avec développement, épanouissement, réalisation de soi et transmission, dans les professions manuelles comme intellectuelles ?
des Français accueillent favorablement les nouvelles organisations du travail, notamment le travail hybride combinant télétravail et présentiel (76%) et un management plus collaboratif (74%).
Associé responsable des activités Conseil en stratégie et management, PwC France et Maghreb