Bien que l'inclusion et la diversité soient devenues un sujet important pour les startups, ces actrices clés du secteur Tech ne jouent pas encore le jeu de l’inclusion. Des actions concrètes sont encore nécessaires : à l’heure où le secteur Tech est en pleine croissance, les futurs leaders doivent se questionner et repenser leur position.
L’association nationale d’égalité des chances créée en 2017, Diversidays, qui prône le numérique comme accélérateur de diversité, révèle les résultats de son étude, réalisée en collaboration avec PwC France et Maghreb et Occurrence. “Les startups, la diversité et l’inclusion” se base sur deux volets :
un état des lieux de la perception qu'ont les actifs français des startups ;
- un guide des meilleures pratiques en faveur d’un écosystème Tech plus inclusif.
« Les startups sont les grandes entreprises de demain; comprendre leur positionnement par rapport aux enjeux d’inclusion et de diversité nous semblait donc primordial. Nous avons souhaité apporter notre expertise de conseil en partageant des bonnes pratiques et initiatives concrètes pour nourrir leur cheminement vers l’entreprise inclusive qu’elles aspirent à devenir. C’est tout le sens de notre engagement pour l’inclusion des diversités, notamment à travers nos actions en faveur de l’égalité des chances aux côtés de Diversidays ».
Recrutement : l’inclusion et la diversité, un sujet primordial pour les startups
Alors que 81 % des actifs français ont une opinion positive des startups, le secteur Tech reproduit des inégalités. 20 % des salariés français ont déjà postulé ou envisagé de travailler dans une startup, bien qu’ils soient face à des critères susceptibles de restreindre le recrutement (le niveau de diplôme, l’âge, l’origine géographique, l’origine sociale, l’origine ethnique et le genre).
Pour les startups interrogées, l'inclusion et la diversité - vecteur de rétention des talents, de croissance et de performance - est perçue comme un sujet important. Pourtant, la proactivité des startups sur ces enjeux est encore très hétérogène. Pour les salariés français envisageant de postuler, le risque d’être confronté à des discriminations est perçu comme étant grand : 39 % des salariés de startups en ont été victimes, et 40 % en ont été le témoin. Certaines startups commencent à adopter de bonnes pratiques, bien qu’elles n’en aient pas encore toutes fait une priorité stratégique.
Pour un écosystème Tech plus inclusif : le guide des meilleurs pratiques I&D
Si 100 % des entreprises interrogées s’accordent sur la corrélation entre diversité et performance économique, les enjeux d’inclusion et de diversité suscitent souvent des questionnements : comment devenir une startup inclusive ? Quelles sont les bonnes pratiques ? Que faut-il éviter ?
Le deuxième volet de l’étude - un guide des meilleures pratiques en faveur d’un écosystème Tech plus inclusif -, basé sur le témoignages de 15 dirigeants de startups et de fonds d’investissement (Believe, BlaBlaCar, Castalie, Content Square…), propose des actions concrètes pour favoriser l’inclusion et la diversité.
Favoriser l’inclusion et la diversité : 4 principaux leviers
- Définir une ambition liée à son ADN
- Faire grandir ses équipes
- Être ouverts aux talents de la diversité
- Communiquer sur ces engagements en externe
Définir une ambition liée à son ADN
Pour avoir du sens, la définition d’une ambition Inclusion & Diversité doit être liée à l'identité de l’organisation : sa mission, sa stratégie, sa responsabilité, sa culture, ses valeurs, etc. Dès la création de l’organisation, la dimension d’inclusion et de diversité est parfois abordée comme l’un des piliers de son développement.
L’ambition Inclusion & Diversité doit être : sponsorisée par les fondateurs, déclinée par l’équipe dirigeante et les managers de proximité, incarnée au quotidien par l’ensemble des collaborateurs et diffusée dans toutes les activités de l’organisation.
Faire grandir ses équipes
Pour donner vie à ses ambitions Inclusion & Diversité, les startups œuvrent pour les rendre concrètes au sein de leur organisation. Comment ?
Des conférences, des expériences immersives, la célébration de dates emblématiques.
La formation du Top Management, des managers de proximité et des équipes RH. Ils deviennent des “Role Model” et source d’inspiration pour les collaborateurs : faire entendre leur voix en faveur de l’inclusion des diversités et contribuer au rassemblement des collaborateurs autour d’un sujet (handicap, mixité, LGBTQ+…).
La libération de la parole en startups, par la mise en place d’un système d’alerte, le déploiement d’un réseau de préventeurs ou la réalisation régulière d’une enquête de bien être au travail ou de satisfaction anonyme.
Être ouverts aux talents de la diversité
Si la discrimination à l’embauche reste une réalité en France, toutes les startups s’accordent à dire que le recrutement est un priorité : le recrutement inclusif assure une égalité de traitement et de chance à tous les talents. Aujourd’hui, la génération Z est particulièrement sensible aux engagements ESG et aux politiques Inclusion et Diversité des entreprises, puissant facteur d’attractivité et de rétention des talents.
Afin d’améliorer le processus de recrutement et de s’ouvrir aux pratiques inclusives, plusieurs actions peuvent être engagées :
utiliser un langage non genré et un vocabulaire épicène ;
se concentrer sur les compétences et qualités requises (et rappeler l’importance des soft skills) ;
indiquer les aménagements possibles pour le poste de travail ;
mettre en avant les engagements Inclusion et Diversité de l’organisation ;
diversifier les canaux de recrutement ;
être proactif dans la recherche de profils divers ;
sensibiliser les collaborateurs impliqués dans les différentes étapes du recrutement ou encore ;
s'appuyer sur des réseaux spécialisés.
Communiquer sur ces engagements en externe
Une contribution externe offre plus d’objectivité, d’expertise et de mise en relation avec d’autres acteurs de l’écosystème. Afin d’agir de manière proactive et d’amplifier son impact, de s’appuyer sur des organismes externes (TechYourPlace, L’Autre Cercle, Jamais Sans Elles…), de lier des partenariats stratégiques avec des associations, des écoles ou encore d’autres entreprises, de s’engager au sein d’un collectif, d’adhérer à un label ou encore de signer des chartes est possible. Communiquer sur ces engagements est aussi une manière de les ancrer et de les prolonger, en veillant toujours à ne pas céder au diversity wishing.
Douze VC ont annoncé à ce jour leur engagement dans le cadre du mouvement Tech Your Place, avec, notamment la mise en place de clauses d'engagement en faveur de l’inclusion et de la diversité. Une manière d’agir ensemble, de façon pragmatique et humaine, pour construire des ponts robustes entre hyper-croissance économique et hyper-responsabilité sociale.
Startups : 5 recommandations pour plus d’inclusion et de diversité
Porter l’ambition Inclusion & Diversité et parier sur l’intelligence collective et la dynamique de groupe ;
Saisir l'opportunité du recrutement pour accueillir des talents diversifiés ;
Se faire accompagner grâce au support de tous les acteurs engagés et des outils adéquats Tech Your Place) ;
Encourager les fonds d’investissement à se positionner pour imposer un changement de fonds à l’égard de ces enjeux, en l’absence de contraintes légales suffisamment incitatives ;
Mettre en place des critères d’inclusion et de diversité dans le cadre des classements Next 40 et Next 120 pour intégrer ces classifications.
“Les startups, la diversité et l’inclusion” : méthodologie de l’enquête
Pour faire état de la perception des actifs français en matière de startup et de celle des actifs travaillant dans l’écosystème startup, l’Institut Occurrence a mené une enquête quantitative auprès de 1004 répondants en France d'une part et 95 répondants travaillant ou ayant travaillé au sein d’une startup d'autre part.
De plus, afin d'avoir une vue d’ensemble au sein de l’écosystème des startups (notamment sur les questions de diversité et d’inclusion), une enquête qualitative a été menée auprès de 15 organisations (startups, scale-ups, licornes, VC, etc.) par PwC France et Maghreb entre mai et juin 2022 dans le cadre d’entretiens semi-directifs.
Suivez-nous !
