- 166 000 offres d’emploi liées à l’IA publiées en France en 2024
- La productivité a été multiplié par 3 entre 2018 et 2024 dans les secteurs les plus exposés à l’IA
- Les entreprises les plus exposées à l’IA ont enregistré en 2024 une croissance du CA par employé trois fois supérieure à celles qui le sont moins
- Les collaborateurs disposant de compétences en IA perçoivent en moyenne un salaire supérieur de 56 % à celui de leurs pairs ne maîtrisant pas ces compétences
Un levier de performance pour les entreprises
L’IA s’impose aujourd’hui comme un levier stratégique de croissance. Dans les secteurs les plus exposés à l’IA – comme les services financiers ou l’édition de logiciels – la productivité a presque quadruplé entre 2018 et 2024, passant de 7 % à 27 %. À l’inverse, les secteurs moins exposés, comme l’hôtellerie ou l’extraction minière, ont stagné autour de 9 %.
Cette dynamique se reflète aussi dans les résultats financiers : en 2024, les entreprises les plus exposées à l’IA ont enregistré une croissance du chiffre d’affaires par employé trois fois supérieure à celles qui le sont moins.
Et les collaborateurs en bénéficient également. À poste équivalent, les collaborateurs disposant de compétences en IA – comme la capacité à savoir prompter – perçoivent en moyenne un salaire supérieur de 56 % à celui de leurs pairs ne maîtrisant pas ces compétences. Cet écart, en forte hausse par rapport aux 25 % observés l’an dernier, est constaté dans tous les secteurs analysés.
Cette réalité rejoint les prévisions partagées par les dirigeants français et internationaux dans la 28e Global CEO Survey, où un sur deux disait s’attendre à une hausse du chiffre d’affaires de son entreprise au cours de l’année grâce à la GenAI. L’IA n’est plus une promesse : elle devient un moteur tangible de performance.
Une dynamique d’emploi qui s’intensifie
L’IA ne fait pas disparaître les emplois : elle les transforme et les fait évoluer. Même dans les professions les plus exposées à l’automatisation, le nombre d’emplois continue de croître. En France, les métiers « augmentés » par l’IA ont progressé de 252 % entre 2019 et 2024, et de 223 % pour les métiers « automatisés ». Cette tendance est plus marquée qu’au Royaume-Uni (39 % et 32 %) ou aux États-Unis (9 % et -3 %).
Le secteur Information & Communication concentre à lui seul 2 à 3 fois plus d’offres d’emploi liées à l’IA que les autres secteurs. Cette tendance est observée dans tous les pays analysés, mais la France se distingue par la vigueur de cette croissance.
La France affiche également une forte maturité dans l’adoption de l’IA générative : les offres d’emploi dans les métiers exposés à la GenAI ont augmenté de 274 % entre 2019 et 2024, contre 248 % pour les métiers moins exposés. L’Allemagne suit une trajectoire similaire avec une croissance de 64 % pour les métiers exposés, contre 27 % pour les moins exposés. Ce contraste est d’autant plus notable qu’à l’échelle mondiale, ce sont principalement les métiers moins exposés à l’IA qui ont progressé en volume (+66 % contre +38 % pour les métiers les plus exposés).
« L’IA transforme l’économie et le marché du travail à l’échelle mondiale. Loin de détruire de l’emploi, elle en redéfinit les contours et en accroît la valeur. L’emploi progresse dans la plupart des métiers exposés à l’IA. Pour en tirer parti, les entreprises doivent investir dans les compétences : recruter sur les savoir-faire, former en continu, et équiper les salariés. L’IA démocratise l’expertise et permet à chacun d’avoir un impact démultiplié. Aucun secteur ne sera épargné : agir dès maintenant est essentiel.»
Et bouscule l’évolution des compétences
L’IA accélère le rythme du changement. Les compétences demandées dans les métiers exposés à l’IA évoluent 66 % plus vite que dans les autres professions – un bond considérable par rapport aux 25 % observés l’an dernier.
En France, cette transformation est particulièrement marquée dans les secteurs scientifiques et techniques, tandis que les métiers faiblement exposés – souvent dans le secteur manufacturier – restent plus stables. Le différentiel de transformation des compétences entre les métiers les plus et les moins exposés atteint 34 % en France, contre 60 % au Royaume-Uni et 54 % aux États-Unis.
Au centre de cette dynamique, les collaborateurs ne sont pas en retrait. Ils se montrent prêts à accompagner ces mutations, comme le souligne l’étude Hopes & Fears 2024, qui met en lumière une forte appétence des salariés français pour le développement de leurs compétences et l’évolution de leurs rôles.
Fait notable : alors que la plupart des pays voient baisser les exigences en matière de diplômes pour les emplois liés à l’IA, la France fait exception. Les postes augmentés par l’IA exigent désormais un diplôme dans 62 % des cas, contre 58 % en 2019. Pour les postes automatisés, cette exigence est passée de 49 % à 52 %. À l’inverse, en Allemagne, ces taux ont chuté de 54 % à 45 % pour les emplois augmentés, et de 41 % à 36 % pour les automatisés.
Cette spécificité française interroge : alors que l’IA pourrait être un levier d’inclusion pour les jeunes et les moins qualifiés, l’accès à ces emplois reste conditionné à un haut niveau de diplôme.
« L’avancée rapide de l’IA transforme non seulement les métiers mais aussi les compétences requises. Ce n’est pas un simple enjeu de recrutement : même en payant le prix fort pour des talents IA, ces compétences peuvent rapidement devenir obsolètes sans des investissements pertinents dans la formation continue. »
L’intelligence artificielle transforme déjà en profondeur le marché de l’emploi. En France, les signaux sont clairs : les offres d’emploi faisant appel à des compétences en IA progressent, les compétences évoluent à un rythme inédit, et les entreprises les plus exposées enregistrent des gains de performance significatifs.
Mais cette dynamique soulève aussi des enjeux majeurs : garantir un accès équitable aux opportunités créées par l’IA, accompagner les talents dans leur montée en compétences, et faire de cette transition technologique un levier d’inclusion autant que de croissance.
Le AI Jobs Barometer 2025 éclaire ces transformations. Il offre aux entreprises, aux décideurs RH et aux talents eux-mêmes des repères pour comprendre, anticiper et agir.