Dirigeants financiers : placez 2025 sous le signe de l'optimisme

Personne devant une fenetre
  • Publication
  • 27 janv. 2025

Pour la 13e année consécutive, PwC et la DFCG ont décrypté et analysé les tendances et enjeux de transformation de la fonction Finance, via une grande enquête sur les priorités 2025 des Directions Financières. Cette année, plus de 250 dirigeants ont partagé dans le cadre de cette étude leur vision de la situation économique, des perspectives de croissance de leur entreprise, et de leurs ambitions de transformation dans un monde devenu très imprévisible. 

Cette nouvelle édition innove : en complément du baromètre traditionnel des priorités des dirigeants financiers, nous vous proposons de vous projeter à plus long terme dans 3 mondes alternatifs, volontairement très contrastés.

  • Un monde ultra-technologique, marqué par l'accélération technologique et l'hyper-connexion 

  • Un monde RSE, dans lequel la transition écologique est au cœur de la mission de l'entreprise 

  • Un monde local, caractérisé par la raréfaction des ressources et des chaînes d'approvisionnement plus courtes 

Dans chacun des 3 mondes, cette étude explore la notion de performance, la mission et les activités de la fonction Finance, ainsi que les opportunités et les risques pour l'entreprise. Elle montre comment le Directeur Financier peut être pleinement acteur de la transition : malgré les nombreuses préoccupations court terme liées à l’incertitude politique et économique, il dispose de toutes les clés pour bâtir l’avenir de la fonction Finance et de l’entreprise avec optimisme. 

Quel est le niveau de confiance des dirigeants financiers dans les perspectives de croissance ? 

Les facteurs d’incertitude – géopolitiques, sociaux et économiques – apparus en 2023, ne se sont pas résorbés et amènent à une diminution du niveau de confiance des dirigeants financiers, partout dans le monde et notamment en France, où la confiance à horizon 3 ans baisse de 7 points (67%).  

En France, la faible croissance mondiale couplée aux taux d’intérêts élevés a entrainé une diminution de l’investissement des entreprises en 2024, qui préfèrent différer leurs projets en attendant une reprise de la consommation. Malgré l’engouement économique créé par les Jeux Olympiques et Paralympiques de cet été, le manque de visibilité des orientations politiques pourrait limiter les effets bénéfiques sur le long terme. Malgré ces perspectives, 56% des dirigeants financiers restent confiants dans les perspectives de croissance à horizon 1 an.

Les principaux risques anticipés pour 2025 suivent ceux de 2024, liés à l’environnement politique et économique ainsi qu’à la cybersécurité. Pour y faire face, les Directions Financières misent sur l’enrichissement des modèles de pilotage de la performance (58 %) et sur le développement des compétences des collaborateurs (58 %).  

Comment évoluent les priorités des Directions Financières ? 

Dans ce contexte, les Directions Financières placent en priorité à court et moyen terme (1 et 3 ans) le pilotage de la performance, à la deuxième place en 2024, afin d’apporter davantage d’appui aux métiers et de faciliter la prise de décision. Elle est suivie de la gestion du cash, qui reste une des grandes priorités à court terme, puis de la gestion des talents (pour les grands groupes) et de la stratégie de développement (pour les ETI/PME), deux enjeux qui seront encore plus stratégiques à horizon 3 ans.   

L’ancrage de la RSE au sein des Directions Financières se poursuit : les éléments extra-financiers continuent de prendre du poids dans la stratégie de performance de l’entreprise, ce qui amène la plupart des Directions Financières à intégrer une composante RSE lors des projets de transformation. Ce mouvement, initialement perçu dans les grands groupes il y a quelques années, concerne aujourd’hui de plus en plus d’ETI.  Enfin, la digitalisation reste le premier levier d’investissement pour transformer la fonction Finance. En particulier, près de 30% des dirigeants interviewés souhaitent investir dans l’Intelligence Artificielle (IA) en 2025. 

Bâtir la finance de demain à la croisée de 3 mondes : Techno, RSE et local 

Nous avons proposé aux dirigeants interrogés une réflexion prospective pour imaginer la finance de demain autour de 3 mondes : Techno, RSE et local. Si aucun des 3 mondes n’est significativement apparu comme plus probable ou plus désirable, deux piliers ressortent comme essentiels à la transformation de l’entreprise de demain : les modèles de pilotage de la performance et les compétences des collaborateurs. Et tous les répondants y voient l’opportunité de repenser le modèle d’affaires de l’entreprise. 

Le monde Techno est en accélération technologique constante, la robotisation et l’intelligence artificielle (IA) sont intégrées dans chaque tâche de la vie quotidienne. Les données sont le premier actif de l'entreprise, elles sont consommées en temps réel pour nourrir la compréhension des marchés et la prise de décision. Dans ce monde rythmé par les disruptions technologiques, le Directeur Financier est "Chief Analytics Officer", il dispose en temps réel de données internes et externes connectées, ainsi que d’analyses prescriptives proposées par des assistants digitaux, et lui permettant d’être résolument tourné vers l’anticipation et l’action. Les processus transactionnels sont automatisés, les équipes Finance consacrent la majorité de leur temps à accompagner les métiers en projetant l’impact économique de chaque décision. 

Lorsque l'on interroge les dirigeants financiers sur les cas d'usage sur lesquels ils projettent l’intelligence artificielle (IA), sont plébiscités les prévisions par 71% des répondants, puis la production accélérée des états financiers pour 66%, la détection de fraude et l'analyse économique pour près de 50%. L'utilisation de l’intelligence artificielle (IA) nécessite bien sûr des prérequis : des processus optimisés, des données de bonne qualité, et de nouvelles compétences dans les équipes Finance, en termes de traitement de données et de méthodes statistiques avancées

La data est au cœur du métier de la Direction Financière, qui est d'ailleurs responsable de sa gouvernance : c’est-à-dire que la Direction Financière définit et met en place dans toute l'entreprise une taxonomie et des standards d'utilisation des données. Ce positionnement permet au Directeur Financier de construire un narratif puissant sur la création de la valeur et la performance de l'entreprise, qui renforce son exposition auprès des métiers et des acteurs externes (investisseurs, marchés…) 

Le monde Techno est aussi porteur de nouveaux risques, notamment le risque cyber qui s'accroit avec l'hyperconnectivité des systèmes. Mais aussi un risque d'augmentation significative des coûts IT liée à l'utilisation plus intensive de la technologie. Pour optimiser le Return on Investment (ROI) des solutions SaaS, il deviendra essentiel de mettre en place des modèles et des outils qui permettront de piloter de sa consommation et de profiter de l'élasticité des plateformes pour maîtriser ses coûts. 

Dans le monde RSE, l'empreinte environnementale et sociétale de l'entreprise est une composante essentielle de sa valeur financière, le Directeur Financier devient "Chief Value Officer", en charge de la performance globale de l'entreprise. Il définit et diffuse au sein de l’entreprise un cadre de mesure standardisé, adapté aux modèles d'affaire de l’entreprise et conforme aux contraintes de communication externe - régulateurs ou investisseurs. 

La Direction Financière doit intégrer les enjeux RSE dans toutes ses activités. Si ces derniers varient selon le secteur d’activité, le climat (73 %), la consommation de l’eau (50 %) et les conditions de travail (48 %) arrivent largement en tête des préoccupations des dirigeants financiers, loin devant la pollution chimique ou la biodiversité (16 %) ou bien l’usage des sols (12 %).  

Dans ce monde RSE, les Directions Financières devront développer de nouvelles compétences et de nouvelles pratiques pour mieux comprendre le lien entre ces enjeux, le modèle économique de l’entreprise et sa performance. Aussi, 76 % des répondants ont déjà intégré des éléments RSE dans les revues de performance, 54 % dans les processus prévisionnels et 45 % dans le modèle de costing. 

La transition ne pouvant se faire au détriment des enjeux économiques de l’entreprise, les dirigeants interrogés ont identifié les principaux leviers pour préserver les marges des entreprises dans cette projection de monde RSE :   

  • L’augmentation du niveau d’exigence auprès des fournisseurs et la négociation des prix d’achat plus bas pour les produits et services à impact RSE négatif (33 %).  

  • L’augmentation des prix de vente des produits et services impactés par le coût de la transition (31 %).  

  • L’augmentation de la pression auprès des états et collectivités pour obtenir des subventions (19 %).  

La publication d’informations de durabilité relève désormais de cadres fixés par les régulateurs et l’ambition est de faire en sorte que cette donnée arrive au niveau de qualité de l’information financière, d’ici quelques années seulement. Les prochaines étapes de la CSRD vont donner à la fonction finance un rôle majeur, qui pourrait évoluer plus en compétences (contrôle interne, contrôle de gestion, etc.) qu’en responsabilité. L’augmentation des ressources semble donc un passage obligé pour pouvoir élargir les compétences des Directions Financières à la durabilité dans le cadre de leurs missions « traditionnelles ». La fonction finance doit réfléchir et anticiper, car les premières entreprises à pouvoir fournir une information robuste, fiable et alignée avec les enjeux stratégiques tout en étant en conformité avec les réglementations en vigueur, seront considérées comme les plus performantes.   

Le monde local est marqué par la raréfaction des ressources, et la fragmentation : activités et service se relocalisent au sein de plaques régionales. Les chaînes d'approvisionnement sont plus courtes, les modèles d'affaires plus fragiles, et les équilibres économiques en perpétuel mouvement 

Dans ce monde, les Directions Financières devront maîtriser la structure de coûts de l’entreprise et préserver les marges de cette dernière. Pour cela, les répondants de l’enquête identifient tous les 2 mêmes leviers : la rationalisation des processus (54 %) et la digitalisation (45 %).  

La résilience des modèles économiques deviendrait alors la première responsabilité des Directions Financières, alors que la réindustrialisation à venir sera décentralisée et davantage régionale. Les entreprises vont devoir repenser leurs chaînes d’approvisionnement, investir dans des infrastructures locales et aligner leurs pratiques sur les nouvelles valeurs de durabilité, de sobriété et d’économie circulaire. Par exemple, les multinationales devront se fragmenter en entités régionales autonomes pour réduire leur dépendance aux facteurs externes. Dans ce monde, les Directions Financières jouent un rôle central en guidant les entreprises vers des modèles économiques plus résilients et durables.  

L’intensification des contraintes réglementaires reste une préoccupation forte pour les Directions Financières, notamment dans les PME et ETI, pouvant perturber l’organisation des Directions Financières par les coûts générés et les ressources mobilisées pour leur mise en œuvre. Profiter de ces projets de mise en conformité pour repenser et digitaliser les processus associés se révèle alors la meilleure façon d’en tirer parti. 

Synthèse des 3 mondes 

L’avenir sera sans doute un mélange dans des proportions encore inconnues de nos mondes Techno, RSE et Local, et pour s'y préparer les dirigeants devront probablement : 

  • Poursuivre la digitalisation pour gagner en efficacité et en connaissance profonde du comportement des clients et des marchés 

  • Elargir leur vision de la performance pour accompagner la convergence du financier et de l’extra-financier 

  • Améliorer la maîtrise et la flexibilité de leur structure de coûts pour mieux absorber les fluctuations économiques et préserver les marges de l’entreprise 

Et surtout, face à ce champ des possibles, et malgré les multiples préoccupations court terme, prendre le temps de penser et de bâtir l’avenir de la Direction Financière.

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