L’éclairage éco

Le facteur confiance, incontournable pour l'évaluation économique

le facteur confiance
  • 23 sept. 2024

L’éclairage éco de Stéphanie Villers, conseillère économique de PwC France et Maghreb.

 

La richesse d'un pays dépend non seulement de ses composantes économiques traditionnelles, mais également du niveau de confiance des acteurs économiques qui le composent. C’est pourquoi de nombreux sondages cherchent à prendre le pouls de l’économie d’une nation, en analysant notamment les perceptions de sa population concernant son avenir, son pouvoir d’achat et son niveau de vie. Du côté des entreprises, les enquêtes se concentrent sur leurs activités et leurs perspectives. 

À quoi servent ces enquêtes ?

Les économistes s'appuient sur ces enquêtes pour évaluer le moral des ménages et le climat des affaires, afin de comprendre les perceptions et les anticipations des différents agents économiques. Lorsque la confiance est élevée, les consommateurs se montrent plus disposés à dépenser, tandis que les entreprises sont plus enclines à investir, favorisant ainsi la croissance. À l'inverse, une baisse de la confiance peut provoquer une contraction de la demande, une diminution des investissements et une augmentation de l'épargne de précaution, créant ainsi un risque de récession. 

Peut-on modéliser la confiance ?

Cependant, tous les experts le savent, ces variables sont difficiles à modéliser et à maîtriser puisqu’elles reposent sur des ressentis. Quels sont les facteurs qui influencent le moral des ménages, les incitant à consommer davantage ou à préférer l'épargne ? Qu'est-ce qui motive une économie à croire en son potentiel et encourage les entreprises à innover et se moderniser ? Ces questions, complexes et multidimensionnelles, échappent souvent aux schémas classiques de l'analyse économique. C’est dans ce contexte que l'économie dite comportementale prend toute son importance. Contrairement à l'économie classique qui se base sur l'idée que les individus prennent des décisions rationnelles pour maximiser leur utilité, l'économie comportementale intègre des aspects psychologiques, sociaux et émotionnels pour tenter de mieux comprendre les comportements des agents économiques et tenter de les anticiper.

Ainsi, analyser la confiance, cette variable intangible et subjective, semble essentiel pour appréhender les dynamiques économiques. Or, nous savons que le moral en des Français est chroniquement en berne. Mais cet indicateur est-il le seul à prendre en compte ? Dans les prochaines notes, nous nous attacherons à cerner les ressorts du moral des Français en explorant leur point de vue sur diverses thématiques afin d’identifier les leviers capables de revitaliser la croissance économique.

À travers les prochaines notes d’éclairage éco, nous tenterons d'analyser pourquoi les Français semblent plus pessimistes que leurs voisins et d'identifier les leviers qui pourraient contribuer à améliorer leur confiance en l'avenir.

Définitions

L'indicateur de confiance des ménages, souvent évoqué dans la presse comme un marqueur du moral des ménages, est calculé par l'Insee sur la base de son enquête mensuelle de conjoncture menée auprès d'un échantillon représentatif de la population. Cinq éléments sont pris en compte : l'évolution passée et les perspectives de la situation financière personnelle, l'opportunité d'acheter, ainsi que l'évolution passée et les perspectives du niveau de vie en France.

Le climat des affaires, calculé par l’INSEE, est un indicateur qui regroupe 26 sondages d'opinion réalisés auprès des chefs d'entreprises des grands secteurs de l'économie française. Les questions posées s’orientent sur les prévisions du chiffre d’affaires, le niveau des carnets de commandes, les perspectives sur la production, les stocks, etc.

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Marion de Lasteyrie

Marion de Lasteyrie

Directrice Relations Extérieures et Communication, PwC France et Maghreb

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