La dernière étude du cabinet de conseil et d’audit PwC : Évolution du marché des fusions-acquisitions franco-allemandes en 2023, souligne que le nombre de transactions transfrontalières entre la France et l’Allemagne a augmenté de 6% en 2023. Toutefois, la part des transactions réalisées par des investisseurs étrangers sur le sol français est en diminution, elle atteint 32% en 2023 soit une baisse de 10 points, soulignant la prudence des investisseurs étrangers dans un contexte économique et géopolitique incertain.
La France a recensé 2471 opérations en 2023 contre 2610 en 2022. Le pays fait face à une baisse de 5% des transactions en volume et de 31% en valeur. En revanche, le volume d’opérations est en augmentation en Allemagne (4044 transactions en 2023 contre 3559 en 2022) ainsi qu’en valeur (+45%).
Selon Olivier Lorang, directeur Deals et responsable du German Business Group, PwC France et Maghreb : « Le marché des fusions-acquisitions en France est en recul, notamment sur le segment des méga-deals, plus impacté que celui du small et mid cap qui reste plutôt résilient. Les raisons inhérentes à cette perte de vitesse sont multiples. La question du financement est un point central : les opérations avec effet de levier sur le segment du large cap sont fortement impactées par la hausse des taux d’intérêt, qui réduit la capacité de remboursement des cibles ainsi que le rendement global des opérations.
L’incertitude, alimentée par la volatilité macro-économique, l’inflation et les tensions géopolitiques, donne également un coup de frein aux opérations de M&A. Ces nouveaux éléments n’ont pas encore été totalement intégrés dans les modèles de valorisation et cela entraîne des divergences de prix entre acheteurs et vendeurs, les multiples n’étant pas encore toujours alignés. Certains vendeurs ont encore en point de référence les prix élevés de 2021.
Les investisseurs prennent davantage de temps dans les processus de transaction, faisant preuve de prudence et de sélectivité. Dans ce marché d’acheteurs, les due diligences sont approfondies et longues. Elles mettent l'accent sur la performance intrinsèque des cibles, ses indicateurs de performance, sa capacité à générer de la croissance et à dégager de la trésorerie. Les acheteurs ont également besoin de bien comprendre la capacité des cibles à répercuter les hausses de prix à leurs clients. Le rallongement des due diligence marque un vrai changement par rapport aux années post-covid où certains acheteurs, notamment les fonds d'investissement, concluaient plus rapidement les deals.»
La part des opérations de fusions acquisitions réalisées par des acteurs étrangers sur des cibles françaises représente 32% des opérations en 2023 contre 42% en 2022. La part des opérations réalisées par des acteurs étrangers sur des cibles allemandes se stabilise à 63% en 2023, contre 62% en 2022.
« Les investisseurs étrangers se montrent plus incertains et sélectifs sur les cibles françaises. En revanche, l’attractivité de l’Allemagne se maintient en 2023, notamment grâce à son « “Mittelstand”, les ETI familiales qui constituent le cœur battant de l’économie allemande, et ce, en dépit d’un PIB en baisse de -0.3% en Allemagne (Destatis) contre une légère hausse du PIB de +0.9% en France (INSEE) et d’un taux d’inflation supérieur en Allemagne en 2023 à 5.9% (Destatis) contre 4.9% en France (INSEE). »
Le nombre d’entreprises allemandes reprises par des entreprises françaises demeure sensiblement supérieur au nombre d’opérations dans le sens inverse, et atteint un niveau record en 2023. Le nombre d’entreprises françaises reprises par des entreprises allemandes est quant à lui en diminution entre 2022 et 2023 (-29%).
En 2023, on compte 130 acquisitions d’entreprises allemandes par des entreprises françaises, soit 32 acquisitions de plus qu’en 2022.
En 2023, la France se place en 3ème position du classement des pays investissant le plus en Allemagne, derrière le Royaume-Uni (627 transactions) et les Etats Unis (661 transactions). Passant devant la Suisse, la France gagne une place par rapport à 2022 et revient à sa 3ème place de 2021, avec néanmoins 15 acquisitions supplémentaires (115 acquisitions en 2021 contre 130 en 2023).
Dans le sens inverse, l’année 2023 compte 51 acquisitions d’entreprises françaises par des entreprises allemandes, avec 21 acquisitions de moins qu’en 2022. L’Allemagne maintient tout de même sa 3ème place au classement des pays investissant le plus en France depuis les 3 dernières années.
Les chiffres 2020 à 2023 présentés dans cette étude sont issus d’une extraction de la base de données financières Zephyr réalisée en janvier 2024. Le reste des données historiques (2000 à 2019) a été extrait de la base de données financières Zephyr en janvier 2023.
Les transactions recensées incluent les opérations suivantes : investissements majoritaires / minoritaires, augmentations de capital, Joint-Venture (JV), Management Buy-Out (MBO) / Management Buy-In (MBI) / Institutional Buy-Out (IBO), rachats d’actions et scissions.
Les données présentées en valeur ne reflètent pas l’exhaustivité des transactions mais seulement celles pour lesquelles la valeur de l’opération est disponible dans Zephyr à la date de l’extraction. La part des valeurs disponibles en pourcentage du volume total varie en fonction du pays et de la nature des transactions. Elle est précisée pour chaque analyse.
En France et au Maghreb, PwC développe des missions de conseil, d’audit et d’expertise juridique et fiscale pour les organisations de toutes tailles et de tous secteurs d’activité. Fortes de 6 750 collaborateurs*, ses équipes pluridisciplinaires conjuguent leurs savoir-faire au sein d’un réseau international de plus de 364 000 personnes dans 151 pays. PwC France et Maghreb a pour ambition stratégique de devenir l’acteur de référence de la création de confiance et de la transformation durable des entreprises.
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*Au 01/10/2023