Une année 2022 en demi-teinte pour le marché des fusions-acquisitions, mais un rebond pourrait être attendu dès le second semestre 2023

Communiqué de presse

 Le 8 février 2023


  • L’an passé, confronté à une diversité de risques, le nombre d’opérations fusions-acquisitions a baissé de 17 % en volume et chuté de 37 % en valeur par rapport à une année record 2021, pour atteindre 3 300 milliards de dollars

  • La zone EMEA s’est distinguée avec un nombre de transactions supérieur aux zones américaines et Asie/Pacifique. La France est restée sur une trajectoire positive de +3 % en nombre de transactions

  • Le secteur des TMT est toujours le plus attractif avec un quart de l’activité, tant en valeur qu’en volume

  • 60 % des chefs d'entreprise dans le monde n’envisagent pas un report de leurs opérations de fusion et d'acquisition en 2023

  • L’activité de fusions-acquisitions devrait rebondir au cours du second semestre 2023 malgré des contextes macroéconomiques et géopolitiques incertains

  • Les transactions stratégiques et les optimisations de portefeuilles restent une priorité de l’agenda des dirigeants et un facteur clé de transformation des entreprises

Le marché mondial des fusions et acquisitions a fait face à une année 2022 difficile avec des volumes et des valeurs de transactions en baisse par rapport aux records (65 000 transactions) de 2021 - respectivement de 17 % et 37 % - tout en restant au-dessus des niveaux d'avant la pandémie. Au second semestre 2022, les volumes et les valeurs des transactions ont diminué dans une plus grande proportion - de 25 % et 51 % - par rapport à l'année précédente. C’est ce que révèle l’étude Global M&A Industry Trends : 2023 Outlook du cabinet de conseil et d’audit PwC. Cette étude, réalisée sur les transactions dans le monde entier au cours des 2 semestres 2022, identifie les grandes tendances du marché des fusions-acquisitions dans six secteurs : Biens de consommation ; Energie et Utilities ; Services financiers ; Santé ; Industrie manufacturière et automobile ; Technologies, médias & télécommunications.

Certains signaux sont des motifs d’espoir pour le niveau d'activité de fusions et acquisitions dans le monde au second semestre 2023, les investisseurs et les dirigeants cherchant à équilibrer les risques à court terme avec leurs stratégies de transformation à long terme. Ces prévisions font écho aux résultats de la 26ème édition de la PwC Global CEO Survey dans laquelle 60 % des dirigeants mondiaux déclaraient vouloir maintenir leurs projets d’investissement en 2023 malgré la volatilité macroéconomique, les tensions géopolitiques et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement.

« Ce n'est pas le moment de tourner le dos aux opérations de fusions et acquisitions. Le volume de transactions a tendance à ralentir en période d'incertitude ou de volatilité des marchés, mais c'est précisément à ce moment-là que les valorisations deviennent plus attractives et que des opportunités se présentent. Un recul anticipé des valorisations, une concurrence réduite sur les transactions et l'arrivée de nouveaux actifs sur le marché - y compris à partir de situations difficiles - présentent de réelles opportunités pour les acquéreurs potentiels. »

Stéphane Salustro, Associé responsable des activités Deals, PwC France et Maghreb

La zone EMEA se distingue, la France résiste

L'activité mondiale de fusions et acquisitions en 2022 diffère selon les régions, avec plus de transactions dans la région EMEA en 2022 que dans les régions des Amériques et de l'APAC - malgré des coûts énergétiques plus élevés et une instabilité régionale - soulignant les arbitrages des investisseurs pour trouver des opportunités et de la croissance sur d'autres marchés.

Dans la région EMEA, les volumes et les valeurs des transactions ont diminué de 12 % et 37 %, respectivement, entre 2021 et 2022. Avec environ 20 000 transactions en 2022, l'activité dans la région est restée supérieure de 17 % aux niveaux d'avant la pandémie en 2019. 

Sur le continent américain, le volume et la valeur des transactions (environ 18 000 transactions) ont diminué de 17 % et 40 %, respectivement, entre 2021 et 2022. – les méga-transactions supérieures à 5 milliards de $ ont été presque divisées par deux, passant de 81 à 42 entre 2021 et 2022, respectivement. La baisse au second semestre a été plus prononcée, avec seulement 16 méga transactions contre 26 au premier semestre 2022.

En Asie-Pacifique (environ 16 000 transactions), les volumes et les valeurs ont diminué de 23 % et 33 %, respectivement, entre 2021 et 2022. Les plus fortes baisses ont été observées en Chine - impactée par les défis du COVID-19 et l'affaiblissement de la demande d'exportation - où les volumes et les valeurs des transactions ont diminué de 46 % et 35 %, respectivement. Les entreprises cherchant à accéder aux marchés asiatiques regardent de plus en plus au-delà de la Chine - vers l'Inde, le Japon et d'autres pays d'Asie du Sud-Est - pour des opportunités d'investissement. L'Inde est devenue une destination de plus en plus attrayante pour les investissements, dépassant le Japon et la Corée du Sud en termes de valeur des transactions pour se classer au deuxième rang dans la région derrière la Chine.

Le secteur des TMT reste attractif et dynamique

La volatilité macroéconomique et les conflits géopolitiques n'ont pas un impact uniforme sur tous les secteurs. Les dynamiques sectorielles suivantes créeront des opportunités de fusions et acquisitions en 2023 :

  • Technologie, Médias et Télécommunications : la digitalisation pour de nombreuses entreprises reste un objectif clé. Les transactions dans le domaine des software continueront de dominer le secteur – autant qu'elles l'ont fait en 2022 – ayant représenté les deux tiers (71 %) de l'activité des transactions technologiques et les trois quarts (74 %) de la valeur des transactions. Les autres domaines qui seront probablement attractifs en 2023 comprennent les télécommunications, le métaverse et les jeux vidéo.
  • Industrie manufacturière et automobile : l'optimisation du portefeuille entraînera des cessions et des acquisitions, en particulier celles axées sur la durabilité et l'accélération de la transformation numérique.
  • Services financiers : la disruption causée par les plateformes et des FinTech entraîne des changements technologiques rapides dans les services financiers et stimulera les fusions et acquisitions alors que les acteurs cherchent à acquérir des capacités numériques.
  • Énergie et Utilities : la transition énergétique restera une priorité pour les investisseurs et les équipes de direction, en orientant d'importants volumes de capitaux vers les fusions et acquisitions et le développement d'autres projets d'investissement.
  • Marchés de consommation : bien que des défis subsistent sur le front de la consommation en 2023, les revues de portefeuille et les transactions transformantes créeront des opportunités de fusions et acquisitions
  • Santé : la nécessité d'innover et de transformer les entreprises pour atteindre les objectifs de croissance stimulera l'activité de fusions et acquisitions en 2023. Les Biotechs, les CRO/CDMO, les MedTech, les solutions de soins de santé destinés aux consommateurs et de santé numérique devraient susciter un vif intérêt des investisseurs.

En 2023, des opportunités pour les acteurs du marché

La volatilité macroéconomique et géopolitique aura également un impact différent sur les acteurs du marché, créant des avantages pour certains et des défis pour d'autres :

  • Entreprises : des bilans solides présenteront une opportunité pour les entreprises compte tenu des conditions de financement difficiles.
  • Private equity :  sera à l'affût de nouvelles opérations et s'attachera à créer de la valeur dans les entreprises de son portefeuille, ce qui impliquera des optimisations, des renforcements et des cessions.
  • Sociétés d'acquisition à vocation spéciale (SPAC) : alors que les SPAC ont levé environ 230 milliards de dollars de capitaux par le biais d'introductions en bourse depuis 2020, de plus en plus d'entre elles ont du mal à conclure des accords, et beaucoup risquent de manquer de temps.
  • Fonds de dettes privés : ces fonds vont gagner des parts de marché face aux banques commerciales et deviendront essentiels pour fournir les liquidités indispensables, en particulier dans les transactions de taille moyenne.
  • Capital-risque : les investisseurs du capital-risque se retireront de certains investissements trop risqués, mais les technologies dédiées à l’environnement restent un élément d’attractivité avec plus d'un quart de tous les financements de capital-risque alloués aux technologies climatiques, en particulier celles axées sur la réduction des émissions.

À propos de PwC France et Maghreb

En France et au Maghreb, PwC développe des missions de conseil, d’audit et d’expertise juridique et fiscale pour les organisations de toutes tailles et de tous secteurs d’activité. Fortes de 6750 collaborateurs*, ses équipes pluridisciplinaires conjuguent leurs savoir-faire au sein d’un réseau international de plus de 364 000 personnes dans 151 pays.
PwC France et Maghreb a pour ambition stratégique de devenir l’acteur de référence de la création de confiance et de la transformation durable des entreprises, en ligne avec la stratégie mondiale du réseau PwC, The New Equation.
Rendez-vous sur www.pwc.fr.

*Au 01/10/2023

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Priscille Holler

Priscille Holler

Responsable des Relations Médias, PwC France et Maghreb

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