Emerging Trends in Real Estate®: Europe 2025

Photo d'une rue à Londres
  • Etude
  • 6 minutes de lecture
  • 05 déc. 2024

Les perspectives du marché immobilier européen sont prudemment optimistes. Elles mettent l’accent sur la durabilité, l’immobilier opérationnel et la croissance des infrastructures telles que les data centers. Néanmoins, l’instabilité géopolitique combinée à l’augmentation de la réglementation et des coûts de construction restent préoccupantes.

La 22ème édition de cette étude publiée conjointement par PwC et l’Urban Land Institute (ULI) est une enquête qui présente les perspectives de l’industrie européenne de l’immobilier pour 2025 et les années à venir.

Plus de 80% des dirigeants européens de l’immobilier interrogés s’attendent à ce que la confiance des entreprises et leurs bénéfices restent inchangés ou augmentent en 2025, grâce à une plus grande prévisibilité apportée par la stabilisation des taux d’intérêt, de l’inflation et la revue des valorisations.

De nombreux prêteurs se disent « prêts à faire des affaires », mais les emprunteurs restent prudents quant aux conditions et aux coûts des prêts. La reprise pourrait donc être inégale, lente et incertaine. L’optimisme croissant concernant les entrées de capitaux en Europe pourrait rapidement se dissiper si les événements géopolitiques déclenchent une nouvelle hausse de l’inflation et entrainent dans la foulée un arrêt de la baisse voire une hausse des taux d’intérêt.

L’identification d’opportunités d’investissement dans les infrastructures qui soutiennent les technologies futures, l’innovation, la digitalisation et la décarbonisation est une priorité de plus en plus forte pour les dirigeants du secteur immobilier. Parmi les secteurs à surveiller, les data centers se classent en tête des perspectives globales d'investissement et de développement, suivis par les nouvelles infrastructures énergétiques, les logements étudiants et la logistique. 

Malgré les obstacles réglementaires et d’investissement, les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) restent l’un des défis les plus importants pour l’immobilier, tant à court qu’à long terme, tandis que l’utilisation de technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle (IA) pour améliorer l’efficacité continue de gagner du terrain dans le secteur.

Dans un contexte de risque climatique accru et de transition rapide vers le “net zéro”, l’industrie de l’immobilier est confrontée à deux problèmes connexes : l’importance de l’accès à l’électricité et la disponibilité et/ou le coût de l’assurance.

80 %

des dirigeants interrogés s'attendent à ce que la confiance des entreprises et leurs bénéfices restent inchangés ou augmentent en 2025

+ 85 %

des répondants s'attendent à ce que l'IA ait un impact certain ou important sur tous les domaines de l'immobilier au cours des cinq prochaines années

74 %

des personnes interrogées estiment que la réglementation est le principal problème affectant les entreprises de l’industrie immobilière cette année

« Nous nous tournons de plus en plus vers des plateformes opérationnelles / immobilières entièrement intégrées, afin de pouvoir créer cette double performance – à la fois immobilière et opérationnelle. »

 Responsable immobilier européen

Trois tendances clés de l’étude de cette année

Les dirigeants interrogés sont plus nombreux à utiliser l’IA aujourd’hui qu’il y a un an, et la grande majorité d’entre eux s’attendent à ce que l’IA ait un impact certain ou important sur tous les domaines de l’immobilier au cours des cinq prochaines années.

Parmi les cas d’utilisation actuels de l’IA, nous pouvons citer la prévision de la date de départ d’un locataire et les raisons pour lesquelles il privilégie un bien plutôt qu’un autre. L’IA peut aussi faciliter l’optimisation du taux d’occupation et la gestion des surréservations des hôtels grâce aux prévisions de l’annulation des réservations.  

En termes d'opportunités futures, un dirigeant de l'immobilier considère que les applications de l'IA sont très vastes, et qu'elles peuvent aider dans « tous les domaines : de la collecte des loyers à la collecte des données sur la consommation d'énergie et d'eau, en passant par certains aspects de la gestion immobilière ». Un autre responsable immobilier estime que « l'IA sera un outil extraordinaire pour analyser les marchés et les transactions ».

L’ESG était considéré comme le principal facteur influençant les activités immobilières l’année dernière, mais a été relégué cette année derrière l’évolution des demandes clients et la santé financière des entreprises. Qu’est-ce qui a changé en un an ?

Certains acteurs du secteur ont du mal à garder les préoccupations environnementales en haut de leur liste de priorités à un moment où les retours sur investissement sont plus difficiles à atteindre et où les bénéfices des entreprises sont sous pression. Le manque de clarté autour des exigences ESG de plus en plus strictes constitue un problème. Certains répondants s’interrogent en effet sur l’intérêt d’agir maintenant alors que « ce qui est considéré comme durable aujourd’hui pourrait être très différent dans 20 ans ».

Malgré cela, l’ESG reste clairement une priorité pour le secteur. Le directeur financier d’un promoteur nordique déclare : « Nous n’effectuons aucun achat sans avoir au préalable pris connaissance des critères ESG de l’actif ».

Plutôt qu’un repli, le sentiment exprimé dans l’enquête de cette année reflète un besoin de clarté et d’uniformité dans les exigences ESG, avec un accent croissant mis sur l’alignement des objectifs de durabilité avec les stratégies d’investissement à long terme. 

L’environnement de taux d’intérêt élevés des deux dernières années et son impact sur les volumes de transactions et les valorisations ont créé des opportunités autour de l’immobilier opérationnel.

L’immobilier opérationnel offre une voie de création de valeur, notamment sur les classes d’actifs telles que le logement étudiant, l’hôtellerie et la logistique. Les investisseurs recherchent de plus en plus des plateformes opérationnelles entièrement intégrées afin de bénéficier d’une double performance à la fois sur l’immobilier et sur l’exploitation.

« Dans un environnement caractérisé par un niveau de taux d’intérêt réels qui restera plus élevé que par le passé, l’immobilier géré est l’un des leviers de création de valeur. Les hypothèses de croissance des revenus sont basées sur la capacité des utilisateurs à supporter les augmentations de loyers et services qui sous-tendent les modèles d’investissement. »

Jean-Baptiste Deschryver, PwC EMEA Real Estate Leader 

Mais l’immobilier opérationnel nécessite une expertise spécifique et une compréhension claire des tendances structurelles. « Souvent, les opportunités qui se présentent nécessitent un ensemble de compétences élevées – il s’agît d’intervenir dans des développements en cours plutôt que dans une situation où un actif est en difficulté, où l’on peut facilement intervenir avec un “financement bridge” et jouer un rôle très passif », explique le dirigeant européen d'un investisseur institutionnel mondial.

L’alignement des stratégies opérationnelles sur les tendances telles que le e-commerce, les changements démographiques et la digitalisation est crucial pour le succès des entreprises de l’immobilier à long terme. Cela se reflète actuellement sur le marché où la demande croissante pour les infrastructures digitales stimule les investissements importants et les activités transactionnelles dans les data centers.

Classement des villes les plus attractives en 2025 selon les investisseurs

Dans les conditions difficiles actuelles, la taille du marché et la liquidité sont les facteurs les plus importants pour les répondants à l’enquête lorsqu’ils choisissent une ville pour y investir ou s’y développer.

Londres conserve la première place du classement pour la quatrième année consécutive, soulignant sa résilience, sa prime de liquidité et son attrait continu auprès des investisseurs internationaux, tandis que Paris reste un marché solide malgré le recul de la capitale française à la troisième place du classement.

L'ascension de Madrid se poursuit, se hissant à la deuxième place du classement. Ce sont les facteurs macroéconomiques et microéconomiques qui attirent les acteurs de l'immobilier vers la capitale espagnole.

Les villes allemandes, qui ont dû faire face à des prévisions de croissance faibles et à une baisse dans les classements depuis 2021, montrent des signes de reprise. Munich, Francfort et Hambourg ont toutes progressé dans le classement. A contrario, Dublin et les villes de province britanniques connaissent des baisses notables après plusieurs années de dynamique ascendante. 

Les variations sont diverses pour les villes du sud de l’Europe mais la confiance s’accroît dans les villes d’Europe centrale comme Varsovie, Vienne et Prague.

Rang Ville
1 (1) ➖ Londres  
2 (3) ⬆️ Madrid
3 (2) ⬇️ Paris
4 (4) ➖ Berlin
5 (7) ⬆️ Munich
6 (5) ⬇️ Amsterdam
7 (6) ⬇️ Milan
8 (9) ⬆️ Francfort
9 (11) ⬆️ Hambourg
10 (8) ⬇️ Lisbonne

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