Salaire, IA, développement durable, compétences, modèle d’entreprise… : quel regard portent les collaborateurs sur le futur du travail ?
Dans un contexte inflationniste où près de 20 % des collaborateurs français n’arrivent pas à joindre les deux bouts, notre étude Hopes & Fears 2023 soulève plusieurs paradoxes et grands défis pour les collaborateurs et dirigeants. Si le partage de la valeur, finalement le rôle premier de l’entreprise, apparaît comme de plus en plus urgent, l’urgence climatique, l’impact des nouvelles technologies et la quête de sens ne doivent pas être occultés.
Découvrez les résultats de l’étude pour la France, mis en perspective avec les grandes tendances mondiales, des analyses par secteur d’activité, générations et niveaux hiérarchiques des répondants.
Avenir du travail : aspirations et perceptions des collaborateurs français
Imaginez un avenir où le travail transcende sa simple nature de source de revenus pour devenir un véritable moyen de s'épanouir et de donner du sens à sa vie.
Explorons ensemble les aspirations des collaborateurs, leurs préoccupations financières, et les attentes qu'ils nourrissent envers leurs dirigeants.
Découvrez dans ce podcast les grands enseignements de l’étude Hopes and Fears 2023 commentés par Matthieu Aubusson et Frédéric Petibon. Leurs analyses offrent une perspective unique sur les défis complexes qui façonnent le monde professionnel de demain.
Les perceptions des collaborateurs concernant l'intelligence artificielle, la nécessité de développer de nouvelles compétences et les transformations majeures à entreprendre sont au cœur de leur échange.
Rémunération, sens, bien-être, quelle place au travail ?
Face à une baisse du pouvoir d’achat des ménages entre 2022 et 2023, la rémunération fait partie des attentes fortes des collaborateurs. Moins revendicatives que les hommes, 29 % des femmes sont prêtes à demander une hausse salariale contre 39 % des hommes et 24 % envisagent de demander une promotion, contre 35 % chez les hommes.
Les jeunes s’affirment, 43 % de la Gen Z est prête à demander une augmentation de salaire ou une promotion, et 39 % sont prêts à changer d’employeur.
Si toujours moins de la moitié des salariés interrogés trouvent leur travail épanouissant (39 %), les conditions de travail entre 2022 et 2023 se sont globalement améliorées. 45 % estiment avoir la liberté d’être eux-mêmes au travail (contre 40 % en 2022) et 38 % d’être autonomes dans leur quotidien (contre 29 % en 2022).
En même temps, et contradictoirement, plus d’un salarié français sur cinq se trouve proche du burn-out !
38 % des collaborateurs français admettent enfin que leur comportement n’est pas toujours en phase avec les valeurs et l’orientation de leur entreprise. Ce constat est très éloigné de la perception des dirigeants. En effet, à cette même question, posée à l’automne dernier dans le cadre de la 26e Global CEO Survey, 91 % estimaient que le comportement de leurs salariés était cohérent avec les valeurs de leur entreprise.
Les collaborateurs français questionnent l’impact de l’IA
Si le déploiement technologique fait partie du top 3 des priorités des dirigeants français (CEO Survey) et est indiscutablement un accélérateur et vecteur de croissance, les collaborateurs français ne l’entendent pas de la même manière. 27 % estiment que l’IA n’aura aucun impact sur leur emploi à horizon cinq ans.
Leurs perceptions sur les aspects positifs que pourrait apporter l’IA sur leur emploi sont également plus mesurées : 19 % pensent que l’IA va améliorer leur efficacité (contre 31 % à l’échelle internationale), 17 % pensent que l’IA va leur permettre d’apprendre de nouvelles compétences (contre 27 % à l’échelle internationale) et 14 % pensent que l’IA va leur offrir de nouvelles opportunités professionnelles (contre 21 % à l’échelle internationale).
Les jeunes français, plus alignés avec les perspectives offertes par les nouvelles technologies, seraient-ils les meilleurs alliés pour accompagner la transformation de l’entreprise ?
La gestion des compétences devient cruciale
Dans un pays soumis à des évolutions démographiques vouées à impacter largement la trajectoire des entreprises, la pénurie de compétences est un enjeu auquel dirigeants et collaborateurs se préparent.
Les salariés français perçoivent l’importance de travailler leurs soft skills (flexibilité, collaboration, analyse, leadership) et sont confiants dans la capacité de leur entreprise à les accompagner dans leur développement.
Dans un monde en rupture permanente, où la durée de vie d’une compétence technique devient obsolète de plus en plus rapidement et où l’adaptation apparaît comme la norme, le développement des soft skills devient critique.
Vers une transformation radicale du modèle de l’entreprise
Entreprises et collaborateurs sont alignés sur l’urgence d’adapter le modèle de l’entreprise : près d’un dirigeant français sur deux et un collaborateur français sur quatre estiment nécessaire de repenser le modèle économique de l’entreprise sous peine de disparaître à horizon 10 ans. Cette urgence est particulièrement forte au sein de la jeune génération.
Une opportunité pour construire ce nouveau modèle ensemble… , mais lequel ? Ses fondations reposeraient-elles sur la notion de durabilité, de partage de valeur, de technologie ? Ou d’une autre ?
A quand un collaborateur full RSE ?
Si les études, l’opinion publique et les entreprises elles-mêmes érigent le développement durable comme une priorité (CEO Survey, Family Business Survey …), les collaborateurs ont encore du mal à percevoir les effets directs des stratégies élaborées.
S’ils sont convaincus que les entreprises ont le devoir d’agir pour lutter contre le réchauffement climatique, un employé français sur deux considère pourtant que son entreprise n’en fait pas assez.
Dans les faits, les collaborateurs n’investissent pas encore sur les compétences ESG. 29 % seulement des collaborateurs français estiment les compétences écologiques importantes pour leur carrière d’ici les cinq prochaines années.
Sont-ils en retard sur la compréhension de l'urgence climatique ? Les entreprises ne devraient-elles pas davantage miser sur la formation de leurs employés ? L’entreprise full RSE ne reposerait-elle finalement pas sur des collaborateurs full RSE ?
Méthodologie
PwC a mené l’étude Hopes and Fears 2023 auprès de plus de 53 000 répondants répartis dans 46 pays, dont plus de 2 100 pour la France.
Parmi les 2 142 répondants français :
88 % travaillent à temps plein ;
43 % occupent une fonction de cadre ;
76 % peuvent exercer leur emploi à distance ;
39 % exercent un métier manuel (qualifié, semi-qualifié ou non qualifié).
Télécharger l'Etude Hopes & Fears 2023
Confiance ou aveuglement des collaborateurs face au monde de demain ?
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