Tendances des modes de travail et démocratisation du rythme hybride

Travail hybride, upskilling, ESG, inclusion et diversité… : quelles sont les attentes des collaborateurs ?

L’étude Hopes and Fears 2022 de PwC analyse le point de vue de plus de 52 000 répondants dans le monde. Découvrez les résultats pour la France, mis en perspective avec les grandes tendances mondiales.

Le phénomène de la Grande Démission observé ces derniers mois a permis aux organisations de tirer de nombreux enseignements : en tête, la prise en considération des attentes des collaborateurs. Que ce soit en matière de travail hybride, de rémunération, d’upskilling, de transparence, d’efforts sur les questions ESG ou d’inclusion et de diversité. Au sein des équipes, les collaborateurs attendent désormais des mesures concrètes.

Emploi : mode de travail, nouvelles compétences et quête de sens

L’étude Hopes and fears 2022 de PwC analyse les tendances en matière de mode de travail et souligne la démocratisation du rythme hybride. Couplé à l'accélération de la technologie dans le quotidien des collaborateurs français, l'étude aborde également l’importance croissante de l'upskilling des équipes. Face aux nouveaux modes de travail, aux compétences attendues et à la quête de sens de plus en plus prégnante, les actifs français se questionnent sur leur emploi. La rémunération ne suffit plus et les attentes des collaborateurs vis-à-vis de leur employeur en matière de transparence, d’engagements et d’impacts ESG changent. Découvrez les résultats de l’étude pour la France, mis en perspective avec les grandes tendances mondiales.

PwC en direct, le podcast

Face à l'accélération de la diversité des attentes des collaborateurs vis-à-vis du travail et de l'entreprise ainsi que l'inversion du rapport de force entre employé et employeur, les entreprises doivent repenser leur organisation du travail et révolutionner leur expérience collaborateur. Aussi bien sur le sens et l'épanouissement professionnel qu'elles proposent à leur collaborateurs, que sur les questions d'égalité et d'inclusion, de management et de montée en compétences, les entreprises ont encore du chemin à parcourir.

Découvrez dans ce podcast, présenté par Raphaëlle Duchemin, les grands enseignements de l'étude Hopes & Fears 2022 avec Frédéric Petitbon, associé PwC France et Maghreb. 


Sommes-nous tous égaux face au travail hybride ?

visio en télétravail

Alors que le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Etats-Unis font preuve d’une avancée notable en matière de travail full remote (100 % à distance), l’Italie suivie de l’Espagne et de la France montrent encore un certain attachement au travail au bureau : 17 % des Français retournent tous les jours au bureau contre 28 % des collaborateurs italiens et 20 % des Espagnols. 

Le rythme hybride s’est largement démocratisé dans une majorité des pays (+50 %) et ces tendances restent identiques dès lors que les collaborateurs sont interrogés sur le rythme imposé par leur employeur lors de ces 12 prochains mois. Le fonctionnement hybride reste très majoritaire mais c’est en Italie (34 %), en France et Espagne (22 %) que les employeurs seront le plus à cheval sur le retour quotidien au bureau.

Rythme de travail : l’économie anglo-saxonne serait-elle plus avancée ?

A la question, “A quel rythme souhaiteriez-vous travailler ces 12 prochains mois ?”, tous les collaborateurs des pays cités témoignent à plus de 80 % le souhait d’adopter le rythme hybride ou full remote. Des chiffres qui atteignent des valeurs encore plus élevées en Allemagne (95 %), au Royaume-Uni (93 %), aux USA (91 %) et en Espagne (90 %). 

Bien que la jeune génération a toujours évolué dans un monde numérique, nous aurions pu penser à un vote franc pour les modes hybrides de travail et le full remote : c’est le cas pour 79 % d’entre eux en France. Néanmoins, c’est la Gen Z (18-25 ans) qui présente la volonté la plus forte de retourner au bureau tous les jours (21 %), contre 9 % pour les Millenials (26-41 ans) et 16 % pour les plus de 42 ans. Le besoin de retrouver un équilibre et des échanges sans écran pour barrière est fort.

Favoriser l’upskilling, un enjeu majeur pour les entreprises

comment remédier à un problème

Pour combler le déficit de compétences, les entreprises investissent en premier lieu dans leur capital humain en favorisant l’upskilling de leurs collaborateurs. 

Si aux Etats-Unis, les employeurs privilégient la hausse des salaires pour mieux récompenser les bons élèves (38 %), partout ailleurs, l’upskilling des collaborateurs arrive en tête des investissements, encouragé par les organisations : 41 % aux Pays-Bas, 39 % en Allemagne, 37 % en Espagne, 36 % au Royaume-Uni et seulement 29 % en France.

Entreprises : comment remédier à la pénurie de compétences ?

Les salariés français (29 %) déclarent que leur entreprise favorise leur montée en compétences, et seuls 14 % disent que leur employeur automatise ou améliore le travail grâce à la technologie. Ces deux chiffres sont suffisamment faibles pour impliquer une marge d'amélioration considérable. Il en va de même pour le soutien au bien-être physique et mental des travailleurs, considéré comme le quatrième moyen le plus probable pour les entreprises de remédier aux pénuries de compétences et de profils pertinents. La proportion des répondants français reste faible (17 %), dû notamment à l'ampleur des problèmes de santé mentale auxquels les collaborateurs sont confrontés suite à la pandémie. Un résultat qui suggère que les entreprises pourraient faire beaucoup plus pour favoriser le bien-être de leurs salariés. Quant au recrutement des collaborateurs junior (26 %), il intervient en seconde position en France et au Canada : le résultat le plus élevé à cette question par rapport aux pays de comparaison.

Rémunération : comment attirer et fidéliser les talents ?

Lorsqu'il s'agit de retenir les employés, à l’échelle mondiale, l'argent apparaît comme le facteur le plus important. Même si la rémunération arrive en tête en France (58 %), elle l’est nettement moins que dans les pays anglo-saxons (77 % aux US, 72 % au Royaume-Uni) ou chez nos voisins allemands (73 %) et italiens (71 %).

Les hommes sont plus susceptibles que les femmes de dire qu'ils sont récompensés équitablement sur le plan financier (+14 points). Ils ont plus l'intention que les femmes de demander une augmentation (+13 points). Deux résultats qui reflètent des problèmes en matière d'inégalité des richesses et qui soulignent la nécessité de faire progresser le programme d'égalité entre les sexes.

épanouissement au travail

Quand la quête de sens et l’épanouissement personnel rivalisent avec les questions financières

L'argent à lui seul ne suffit pas à retenir les travailleurs. Aux Pays-Bas, les salariés considèrent davantage la possibilité d'être soi-même au travail (77 %) et leur épanouissement professionnel (76 %) avant la rémunération (72 %). En Espagne, les collaborateurs privilégient leur épanouissement professionnel (75 %) aux questions financières (70 %). Chez les Français, l'épanouissement professionnel (55 %) et la possibilité d'être soi-même au travail (51 %) arrivent en deuxième et troisième position. Quant au sentiment de liberté dans le travail est un point qui se distingue chez les Français (45 %) et fait également écho aux Néélerdais (64 %) et aux Italiens (62 %). 

ESG, transparence… : qu'attendent les collaborateurs ?

prendre soin de son environnement

Les collaborateurs demandent aux entreprises de ne pas se limiter aux performances financières mais de prendre en compte des considérations ESG, notamment en matière de transparence

De manière plus marquée qu’en France, les collaborateurs considèrent le bilan de l'entreprise en matière de protection de santé et de sécurité des travailleurs comme étant le plus important. Ce qui serait sans doute lié à la pandémie et à la nécessité de recréer des environnements de travail en tenant compte de la santé publique. L'impact économique, l'impact environnemental (y compris le climat) et la diversité sur le lieu de travail ne sont pas loin derrière.

Des considérations environnementales parfois trop abstraites pour les collaborateurs 

Le manque de clarté sur les questions environnementales découle probablement d'un manque de communication de la part des managers. La plupart des entreprises prennent des mesures pour réduire leur empreinte carbone, et beaucoup d'entre elles s'engagent à atteindre l’objectif « zéro émission nette », mais ces mesures peuvent sembler théoriques et abstraites pour les salariés

Le défi pour les managers est de rendre les questions environnementales immédiates et réalisables en identifiant les changements de comportement à adopter. La 25ème CEO Survey conclut que les objectifs climatiques étaient plus susceptibles de faire partie de la stratégie de l'entreprise que des objectifs de performance individuelle des cadres. 

Des solutions ? Renforcer la communication et l'information sur les mesures environnementales que les entreprises ont déjà mises en place, améliorer leurs performances et accroître leur communication au fil du temps. Ainsi, les dirigeants peuvent utiliser la transparence pour instaurer la confiance au sein de leurs équipes.

Adapter la stratégie RH aux cultures

esprit d'équipe

Les entreprises vont devoir aligner leurs objectifs et leurs engagements, et communiquer largement sur leurs actes concrets et leurs résultats. Grâce à l’écoute continue réalisée à travers des enquêtes ainsi que des insights et des feedbacks en temps réel, un climat de confiance et d’échange doit devenir la norme pour tout dirigeant d’entreprise. L’ensemble de ces actions permettront de développer le sentiment d'appartenance et l'esprit d'équipe

Les organisations vont également devoir s'engager à assurer la transparence des salaires, à redoubler d'efforts en matière d'inclusion et diversité et investir dans le développement du leadership

Incertitude géopolitique et économique, problèmes climatiques, changements sociaux, cybermenaces… Les entreprises sont confrontées à toute une série de défis. Dans ce type d'environnement, elles ne réussiront que si leurs salariés sont pleinement engagés, motivés et désireux de contribuer.

Méthodologie

PwC a mené l’étude Hopes and Fears 2022 auprès de plus de 52 000 répondants répartis dans 44 pays, dont plus de 2 100 pour la France

Les 2 138 répondants français comptent : 

  • 85 % travaillent à temps plein ; 

  • 43 % peuvent exercer leur emploi à distance ; 

  • 76 % sont satisfaits de leur travail.

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Frédéric Petitbon

Frédéric Petitbon

Associé People and Organisation, PwC France et Maghreb

Pierre-Antoine Balu

Pierre-Antoine Balu

Associé People and Organisation, PwC France et Maghreb

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