Relocalisation des achats stratégiques

58 catégories de produits les plus propices pour des relocalisations

Juillet 2020

Le CNA (Centre National des Achats) et PwC France et Maghreb se sont associés en tant que partenaires pour identifier les catégories de produits les plus propices à une relocalisation de leur production. Une étude qui s'appuie sur l'expertise des acheteurs eux-mêmes pour proposer une approche par la demande et non par l'offre. 

La relocalisation des achats stratégiques devient un sujet majeur qu’il convient d’étudier en fonction des volumes concernés, de la multiplicité ou non des sources dans le monde, de la sensibilité ou du caractère stratégique de ces produits mais aussi du profil de risques des actuels approvisionnements.

58 catégories de produits ont été identifiées comme "les plus propices et les plus prioritaires pour des relocalisations". 

Mesurer la criticité des importations

Grâce à une cartographie des dépenses d’achat créée par les équipes PwC, un indice de criticité a permis de sélectionner les catégories de produits et services à fort enjeux de relocalisation. Une analyse économétrique a ainsi conclu à une première sélection de 113 catégories dites ‘sensibles’, représentant 285 milliards d’euros d'importations. 

Quatre secteurs industriels français ont ainsi été identifiés avec des taux d’importation associés représentant 70 % du volume annuel d’importation en France, soit 382 milliards d’euros d’achats importés sur ce périmètre initial :

  • la santé-pharmaceutique, 

  • l’agroalimentaire, 

  • l'électronique,

  • l’industrie manufacturière.

Pour les marchés dits émergents ou de transformation, il s’agit de se doter de capacités de production nouvelles en France et en Europe (« localisation ») que de relocaliser une production mature et délocalisée par le passé.

Pour les autres marchés dits “prioritaires”, l’enjeu est de rapatrier la production sur des marchés matures.

« La meilleure relocalisation est d’abord de ne pas délocaliser une production. »

Olivier Lluansi, associé au sein de PwC France et Maghreb

Relocaliser sa production : les facteurs clés de succès

Une relocalisation doit prendre plusieurs facteurs en compte :

  • les coûts de production, 

  • les compétences disponibles, 

  • l’écosystème de fournisseurs, 

  • l’environnement réglementaire, 

  • le financement de l’investissement.

Elle doit également répondre à un certain nombre de questions : quoi relocaliser et pour qui relocaliser ? Où relocaliser ? Comment - cadre fiscal et réglementaire ? Qui investit pour relocaliser ? Etc.

L’étude révèle que certaines catégories de produits identifiées comme « les plus propices et les plus prioritaires » pour des relocalisations, ont engagé un premier travail d’identification de ces facteurs de succès.
Il s’agit des batteries lithium-ion / polymères ; les produits réfractaires (briques et électrodes graphite) ; les composants électroniques : semi-conducteurs, transistors et diodes ; les produits d’injection plastique. Ces résultats constituent le point de départ pour des études d’investissement et d’implantation à venir. 

Relocalisation : concrétiser des projets

Pour encourager les organisations dans leur projet de relocalisation, le Ministère de l'Économie et des Finances ainsi que les membres du Conseil national de l'industrie et des Comités stratégiques de filières ont une ambition commune : formaliser ensemble les facteurs de succès de relocalisation de production pour chacune des catégories de produits (Comment relocaliser ? : cadre réglementaire et fiscal, prise en compte du coût total, investissement minimum requis).

L’objectif serait d’atteindre vingt à trente projets avec ces facteurs et leviers de succès et les écosystèmes susceptibles de les accueillir. 

En parallèle, le CNA et PwC France et Maghreb ont également lancé un groupe de travail focalisé sur les achats publics qui a identifié six axes de travail pour approfondir le lien entre les politiques d’achat des collectivités locales et leur rôle dans le développement économique.

« Il y a un enjeu stratégique sur la filière recyclage et emballages, notamment pour développer des mono-matériaux. La Chine s’empare du sujet. A nous de nous positionner sur l’ensemble de la filière de l’amont à l’aval. Sur le secteur des batteries, la compétence est présente en France et en Europe, tout le défi est de collaborer. »

Méthodologie de l’étude

Les 113 catégories ont été soumises à l’avis de professionnels des achats, experts en la matière et membres du Conseil national des achats, pour qualifier celles qui seraient les plus propices et les plus prioritaires pour des relocalisations. L'une des originalités de cette démarche est qu'elle s'appuie sur l'expertise des acheteurs : une approche par la demande et non par l'offre.

Des entretiens individuels ont été conduits (35 entretiens à date au sein des différentes secteurs) pour valider et compléter les conclusions des groupes de travail et établir les premières fiches projets précisant les modalités et conditions de ces relocalisations (leviers de succès).

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Olivier Lluansi

Olivier Lluansi

Associé, Strategy& France

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