Depuis 2016, la Global Sports Survey de PwC prend le pouls du secteur du sport. Perception des dirigeants sur les défis et opportunités du marché, tendances et perspectives de croissance : cette année encore, nous analysons les forces qui transforment l’industrie du sport à court et moyen termes.
Pour la première fois en 2023, PwC France complète l’étude mondiale par un état des lieux du sport dans l’Hexagone et des grandes tendances qui l’animent à la sortie de la pandémie de Covid-19. Dans « Le sport français en mouvement », nous avons voulu donner la parole à des expertes et experts de l’industrie du sport en France pour recueillir leur analyse au plus près des nombreuses évolutions du marché.
« PwC France et Maghreb accompagne depuis plusieurs décennies les acteurs du sport face aux défis d’aujourd’hui et de demain. Avec la Coupe du Monde de Rugby en 2023 et le plus grand événement sportif en 2024, la France rentre dans une période où elle captera l’attention du monde entier. A quelques mois de ces échéances, « Le sport français en mouvement » donne un éclairage nouveau de cette industrie indispensable à notre tissu économique et sociétal. »
Eric Dumont, associé Sports & Mega Events, PwC France et Maghreb.L’industrie du Sport en France pèse jusqu’à 2,6% du PIB, selon une récente étude du groupe BPCE. En 2020, la filière affichait 448 000 emplois. Un chiffre sans doute en augmentation depuis malgré l’impasse de la crise sanitaire et grâce au boost de du plus grand événement sportif mondial en 2024.
Le Mouvement Sportif Français s’inscrit dans un écosystème riche articulé autour d’un triptyque d’opérateurs :
Le cœur ou mouvement sportif, composé de clubs amateurs et professionnels, de fédérations nationales (maillées en ligues et comités départementaux et régionaux) et du Comité National Olympique du Sport Français (CNOSF). Ces clubs et fédérations sportives, constitués la plupart du temps en association, ont pour objet l’organisation d’une ou plusieurs disciplines sportives, dont ils gèrent la pratique, de l’activité de loisir au sport de haut niveau.
Des instances institutionnelles publiques dont l’organe de gouvernance principal est le ministère chargé des sports accompagné par l’Agence Nationale du Sport, fondée en 2019. Le maillage territorial est quant à lui assuré par les collectivités, incontournables dans le financement du sport et bientôt par les conférences des financeurs du sport.
Une multitude d’acteurs privés, des partenaires aux diffuseurs, en passant par les assureurs, les fournisseurs, les agences événementielles ou encore les startups spécialisées
L’arrivée de nouveaux sponsors privés
Les entreprises privées sont depuis longtemps impliquées dans le sponsoring sportif. Trois formes principales de financement contribuent à renforcer leur positionnement dans le monde du sport :
Le sponsoring, forme de financement privé la plus courante en France. Les sommes qui y sont engagées sont évaluées à 3 milliards d’euros par an. Au niveau mondial, le sponsoring a progressé en moyenne de 4,2% par an depuis 2011. En France, le Paris Saint-Germain a prolongé en 2019 son association avec l’équipementier sportif Nike pour un montant record estimé à 75 millions d’euros par saison, pour un partenariat courant jusqu’en 2032.
Le mécénat d’entreprise, soutien matériel sans contrepartie du bénéficiaire. En 2019, le sport était, en France, le domaine mobilisant le plus le mécénat d’entreprise : plus de la moitié des entreprises mécènes le sont dans le secteur sportif.
Le naming. Moins répandue que chez nos voisins européens, cette forme de financement consiste à apposer le nom d’une entreprise à une enceinte, une compétition ou une équipe sportive.
Les attentes des fans en matière de personnalisation et d'interaction avec leurs clubs et joueurs préférés augmentent et poussent les clubs et autres acteurs clés de l’industrie du sport à proposer une expérience supporters davantage digitalisée et gamifiée. Dans cet objectif, les clubs ont fortement recours à la croissance externe en tissant des partenariats avec des startups françaises spécialisées.
La France se distingue de plus en plus sur le marché de l’esport. Ce dernier a atteint 50 millions d’euros en 2019 dans l’Hexagone, selon l’étude Analyse du marché et perspectives pour le secteur de l’eSport publiée en 2021 par le Pôle interministériel de prospective et d'anticipation des mutations économiques (Pipame), la Direction générale des entreprises (DGE) et la Direction des Sports.
Le constat est sans appel, la population française est de moins en moins en mouvement. En cause la sédentarité, définie comme une situation d’éveil avec une dépense énergétique inférieure ou égale à une position de repos assis ou allongé.
Ces dernières années, l’État s’est mobilisé pour dynamiser les Français dans leur activité quotidienne, leur pratique sportive mais également leur alimentation. Il a mis en place des initiatives et programmes pour favoriser et atteindre ces objectifs. En parallèle, le comité d’organisation du plus grand événement sportif au monde en 2024, n’est pas en reste pour promouvoir ces initiatives et en instaurer de nouvelles.
Le sport féminin continue son essor en France, notamment sur les plans de la diffusion et du visionnage du sport féminin professionnel. Pour sa première édition en 2022, le Tour de France féminin a réuni 2,2 millions de téléspectateurs en moyenne. Ce même été 2022, l’Euro féminin de football a connu une augmentation de 4% de sa part d’audience en comparaison de l’édition de 2017. Le plus grand événement sportif au monde de 2024 sera, lui, la première édition à réunir autant d’athlètes féminins que masculins.
Plus largement, 2024 sera une année clé pour la progression et l’accompagnement du sport féminin en France. Du côté des fédérations sportives, la loi n° 2022-296 visant à démocratiser le sport en France entrera en vigueur. Elle exige la parité femmes - hommes au sein des organes de gouvernance pour promouvoir les intérêts du sport féminin au plus haut niveau des institutions. Publiée par le ministère des Sports, la charte des 15 engagements écoresponsables à destination des organisateurs d’événements à horizon 2024 contribue également à conforter la place des femmes dans le monde du sport.