Résultats du CAC 40 : 1er semestre 2020

Une baisse d’activité importante qui impacte de manière inégale les différents secteurs

Cette communication du premier semestre 2020 était très attendue, étant la première qui permette de quantifier l’impact économique de la crise sanitaire, de comprendre quels secteurs avaient été les plus touchés et à quelle type de reprise les entreprises se préparent.

Outre la baisse du chiffre d’affaires et des bénéfices prévisibles, de nombreuses entreprises ont abaissé ou suspendu leurs guidances dans l’attente d’une plus grande visibilité. 

Si la plupart des entreprises indiquent avoir touché le point bas durant la deuxième moitié du semestre, seulement quelques sociétés (10) se projettent au-delà de 2020 en termes de perspectives financières. On peut donc s’attendre à des mises à jour au troisième trimestre sur les perspectives des groupes pour la fin de l’année et au-delà de 2020.

Si l’on regarde par secteur, les entreprises de la santé, services aux collectivités, matériaux de base et télécommunications sont les plus optimistes sur la situation commerciale. Tandis que les entreprises de biens de consommation et les sociétés financières font preuve de plus de retenue dans leur communication.

En termes de reprise, les entreprises s’accordent sur une reprise graduelle au second semestre 2020 plutôt qu’un rattrapage massif et rapide. Outre les secteurs de l’aéronautique et du tourisme, qui seront durablement affecté, les effets conjugués de la crise sanitaire et de la baisse des prix de l’énergie pèsent sur le secteur pétrolier et du gaz qui ne prévoit pas de rapide retour aux niveaux observés en 2019.

Une baisse significative par rapport au 1er semestre 2019

Immeubles bureaux

Après analyse des résultats des 35 sociétés cotées, leur chiffre d’affaires est en baisse de 25,0% (en données comparables), soit - 45,3 milliards € par rapport au S1 2019. 8 sociétés ont un chiffre d’affaires en croissance ; à noter que Carrefour représente 64% de cette hausse du chiffre d’affaires (+2,5 Mds€). En revanche, 27 sociétés enregistrent une baisse de leur niveau d’activité. 

Les secteurs et entreprises sont touchés de manière inégale : 3 secteurs sont en croissance limitée tandis que 7 subissent d’importantes pertes (vs tous les secteurs en croissance au premier semestre 2019, sur le même scope de 35 sociétés) : 

  • les services aux consommateurs, les technologies et télécommunications voient leurs chiffres d’affaires augmenter légèrement (à périmètre et taux de change constants),

  • les biens de consommation, l’industrie, le pétrole & gaz et les matériaux de base ont été très fortement impactés.

« La chute est spectaculaire mais des preuves de résilience sont visibles. Les investissements digitaux passés ont contrebalancé en partie les sous-performances des activités traditionnelles. Les entreprises sont nombreuses à vouloir accélérer leurs ambitions dans ce domaine et leurs engagements sociétaux pour bénéficier des plans de reprise gouvernementaux axés sur la croissance verte. »

Philippe Kubisa, Associé Capital Markets & Accounting Advisory

Un résultat net part du groupe en déclin

Le résultat net part du groupe global des sociétés du CAC 40 diminue de 43,2 milliards €, passant d’un bénéfice de 39,2 milliards € en 2019 à une perte de 4,7 milliards € en 2020, à périmètre comparable. 

Seulement 4 sociétés ont un résultat net part du groupe en hausse : Sanofi (+8,2 Mds€), Atos (+0,2 Mds€), Vivendi (+0,2 Mds€) et Air liquide (+0,01 Mds€), 31 sociétés enregistrent une diminution de ce résultat voire des pertes prononcées, comme notamment Total (-12,9Mds€), Renault (-8,3 Mds€), Airbus (-3,1 Mds€), et ArcelorMittal (-1,5 Mds€), Unibail Rodamco (-4,7 Mds€). 

Homme regardant par la fenêtre

« Malgré un horizon de prévision particulièrement court et fait de nombreuses incertitudes, les entreprises ont joué le jeu de la transparence. Elles ont su rassurer les parties prenantes en mettant en lumières les signaux observés en mai et juin. Le scénario de reprise est pour le moment en pente douce mais il est positif si la situation sanitaire se maintient. »

Philippe Kubisa, Associé Capital Markets & Accounting Advisory
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Philippe Kubisa

Philippe Kubisa

Associé Audit - Marchés de capitaux, PwC France et Maghreb

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