Une année record pour les énergies renouvelables dans le mix énergétique européen

Facteur carbone 2023

Facteur carbone 2023
  • Etude
  • 18 nov. 2024

Dans la 23 édition de notre étude “Facteur carbone européen”, PwC France, met en lumière les avancées significatives des 24 principaux producteurs d'électricité européens en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

 

En effet, en 2023, nous avons constaté une réduction record du facteur carbone de notre panel, passant de 248 kg CO₂/ MWh en 2022 à 204 CO₂ / MWh en 2023 (-17,6%).

 

Découvrez comment ces efforts contribuent à la transition énergétique et à la lutte contre le changement climatique. Quels sont les changements significatifs observés ? Quelles sont les grandes tendances de cette nouvelle édition « Facteur carbone européen ». 

17,6 %

de réduction du facteur carbone en 2023 (passant de 248 kg CO₂/ MWh en 2022 à 204 CO₂ / MWh)

30 %

de sources d'énergies renouvelables dans le mix énergétique des acteurs de notre panel

23 %

de baisse des émissions de CO₂ eq liées à la production d'énergie du panel en 2023

Diminution significative de la production d’électricité pour la deuxième année consécutive

En 2023, la production d’électricité de notre panel de 24 entreprises diminue à 1589 TWh, contre 1 695 TWh en 2022 (1882 TWh en 2019, -16% en 2023 par rapport à 2019).

Cette année est marquée par la diminution de la production de la plupart (70%) des énergéticiens du panel, pour la deuxième année consécutive.

Cette diminution de la production s’explique par une contraction de la demande, conséquence de l’augmentation des prix liée l’invasion russe en Ukraine, de la baisse de la production industrielle dans les secteurs à forte intensité énergétique, d’un hiver 2023 particulièrement doux ainsi que d’un progrès en termes d’efficacité énergétique à l’échelle européenne.

Une baisse historique des émissions relatives à la production d’électricité

L’année 2023 marque une baisse historique de 23% des émissions de CO₂ eq liées à la production d’énergie des acteurs du panel, en passant ainsi d’environ 420 Mt CO2 à 325 Mt CO₂ 

  • 22 des 24 acteurs du panel ont réduit à minima de 10% les émissions directement liées à la production d’énergie,

  • 15 énergéticiens ont réduit de plus de 20%, permettant ainsi une décarbonation significative du mix européen.

Par rapport à 2019, les émissions du panel ont diminué en moyenne de 29%. Tous les énergéticiens du panel ont réduit leurs émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’énergie, grâce aux efforts de décarbonation réalisés. 

Une nette baisse du facteur carbone des producteurs d’électricité européens

Le facteur carbone européen atteint un niveau historiquement bas en 2023, dans un contexte toujours marqué par l’instabilité géopolitique. La moyenne européenne du facteur carbone pour notre panel s’établit à 204 kg CO2/MWh contre 248 kg CO2/MWh en 2022, soit une réduction d’environ 18%.

La tendance baissière du facteur carbone s’explique tout d’abord par une nette baisse des énergies fossiles dans la production d’énergie européenne, qui permet une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre associées. Au global, les producteurs d’énergie renforcent leur stratégie de décarbonation en réduisant l’usage des centrales thermiques et en désinvestissant des actifs les plus émetteurs tels que le charbon. 

19 des 24 énergéticiens de notre panel ont réduit leur production d’énergie à partir de sources non-renouvelables, et ce en moyenne de 27% par rapport à 2022. A l’inverse, on observe un développement soutenu des énergies renouvelables, qui permet une production d’énergie plus propre que les années précédentes.

Augmentation de la production d’électricité d’origine renouvelable en valeur

Pour la première fois, la production d’électricité et de chaleur à partir de charbon, gaz et fioul combinés est tombée à moins d’un tiers (29%) de l’énergie totale produite par les acteurs de notre panel.

Ces derniers résultats poursuivent une dynamique positive en accord avec les objectifs climatiques de l’Union européenne. En novembre 2023, la nouvelle directive sur les énergies renouvelables issue du plan REPower EU est entrée en vigueur. Cette législation vise à accroître la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale de l’Union européenne. Elle fixe un objectif contraignant de 42,5 % à atteindre d’ici 2030, avec l’ambition de pousser cette part jusqu’à 45 %.

Percée des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen

La part du renouvelable dans la production d’énergie des acteurs de notre panel atteint un record historique en 2023 (30%).

Trois acteurs : Drax, Verbund et Statkraft se distinguent en 2023 par une accélération record de leur décarbonation et affichent une part de plus de 95% d’énergies renouvelables dans leur mix.

Drax, avec une production presque entièrement renouvelable représente 8% de la production britannique d’énergie renouvelable. Verbund, quant à lui, porte sa part de renouvelables de 96 % en 2022 à 98 % en 2023, en réduisant de moitié sa production à base de gaz naturel et en augmentant encore la part d’hydroélectricité dans son mix. Enfin,

Statkraft affirme son positionnement en diversifiant son mix. En 2023, son portefeuille d’énergies renouvelables principalement hydroélectrique est renforcé par l’acquisition de plusieurs fermes solaires et éoliennes.

Néanmoins, ces graphiques nous rappellent que les entreprises contribuant le plus à la production d’électricité à partir de sources renouvelables en Europe ne sont pas nécessairement celles dont le mix énergétique est le plus propre. Par exemple, EDF, devient en 2023 le premier producteur d’énergie renouvelable du panel, et ce alors que le Groupe fait partie des 5 entreprises (dans l’ordre décroissant EDF, PVO, EPH, CEZ et PGE) du panel dont la part du renouvelable est inférieure à 15 % (14% pour EDF en 2023).

Évolution du mix énergétique

L’examen du mix énergétique au fil des années confirme la prédominance marquée du nucléaire, accompagnée d’une diminution significative de la production d’électricité à partir de charbon. Ces chiffres sont à mettre en parallèle avec les stratégies de décarbonation mises en œuvre par les acteurs de notre panel qui prévoient une sortie progressive du charbon et des investissements massifs dans les énergies renouvelables pour les années à venir.

En 2023, L’hydraulique a pu bénéficier de conditions météorologiques très favorables, permettant une progression de12% de la production. L’hydraulique récupère ainsi la deuxième place des sources d’énergies de notre panel, avec plus de 285 TWh d’énergie produite et reste, de loin, la principale source d’énergie renouvelable utilisée, représentant 18% de la production totale des 24 entreprises du panel.

Le solaire poursuit sa dynamique de croissance, avec une production ayant presque triplé entre 2021 et 2023, passant de 4,3 TWh à 11,4 TWh.

La majorité des entreprises du panel ont augmenté leur production solaire, soutenues par des investissements importants. Ces investissements se sont traduits par l’acquisition et l’installation de nouvelles fermes solaires, ainsi que par le rachat de sociétés spécialisées.

Pressions des énergies renouvelables sur la biodiversité

Le développement actuel des énergies renouvelables implique une modification des usages des sols sur de grandes surfaces en Europe.

Notre étude s’appuie sur le pari régénérateur, scénario de l’ADEME où la demande d’énergie est la plus importante, et est assurée par un mix composé d’énergies renouvelables et de nucléaire (la filière photovoltaïque et l’éolien marin étant maximisés).

L’emprise foncière totale en 2023 pour les entreprises de notre panel est de :

  • 30 600 hectares pour le solaire (+15% par rapport à 2022).

  • 238 000 hectares pour l’éolien en mer (+4% par rapport à 2022).

  • 553 000 hectares pour l’éolien terrestre (-18% par rapport à 2022).

Le cadre réglementaire figure parmi les leviers techniques contraignants permettant la prise en compte de la biodiversité dans le développement des EnR.
Le corpus législatif et réglementaire existant vise à garantir un développement des EnR respectant l’objectif de « zéro perte nette de biodiversité ». L’atteinte de cet objectif suppose une application vertueuse de la séquence hiérarchisée « Éviter, Réduire, Compenser » (ERC) :

  • Éviter : Parmi les mesures d’évitement prioritaires, on note en particulier la décision de ne pas implanter de projets sur les zones naturelles sensibles 
  • Réduire : Dès lors que les impacts négatifs sur l’environnement n’ont pu être pleinement évités à un coût raisonnable, il convient de réduire la dégradation restante. Plusieurs solutions techniques de minimisation peuvent être mises en place (comme par exemple pour les nuisances sonores ou la réduction géographique).
  • Compenser : La compensation ne doit intervenir qu’en dernier recours, quand les impacts n’ont pu être ni évités, ni réduits suffisamment.

Suite à la publication de la loi pour l’accélération de la production d’énergies renouvelables le 10 mars 2023, de nouveaux objectifs doivent être atteints d’ici 2030 (comme l’atteinte de 33% des énergies renouvelables ou la puissance photovoltaïque installée entre 54 et 60 GW).

Ce texte s’organise en quatre axes : 

  1. planifier les énergies renouvelables, 
  2. simplifier les procédures, 
  3. mobiliser le foncier déjà artificialisé pour déployer les énergies renouvelables et mieux
  4. partager la valeur générée par ces énergies

Au niveau européen, le projet de loi sur la restauration de la nature a été adopté le 12 juillet 2023 : l’UE doit mettre en place des mesures de restauration d’ici 2030 couvrant au moins 20% de ses zones terrestres et maritimes. D’ici à 2050, des mesures devraient être mises en place pour tous les écosystèmes nécessitant une restauration.

« Même si la France se classe parmi les bons élèves, les efforts à l’échelle mondiale sont colossaux pour limiter au maximum le réchauffement climatique. Pour atteindre ces objectifs, le développement des partenariats public-privé peut aider à gérer efficacement la demande énergétique. Les entreprises doivent montrer l'exemple en utilisant des technologies économes en énergie, en adoptant des modèles d'affaires circulaires et en améliorant les processus de fabrication. De leur côté, les États doivent accélérer leurs politiques pour renforcer la sobriété énergétique dans des secteurs clés tels que le bâtiment, l'industrie et les transports, un levier essentiel pour la transition. »

Olivier Muller, Associé Changement climatique, PwC France et Maghreb

L’approche de PwC

….en matière de stratégie bas carbone pour accompagner les acteurs économiques dans leur transition énergétique :  

  • Formation et définition d’une stratégie de décarbonation : les projets portés par nos équipes incluent notamment la mesure de l’empreinte environnementale des entreprises et la fixation de cibles en s’appuyant sur la méthodologie de l’initiative Science-Based Targets. 

  • Mise en place en opérationnelle de la décarbonation

  • Evaluation de l’empreinte environnementale de produits et éco-conception : nous conduisons une analyse stratégique en fonction des catégories de produits, des analyses d’impacts environnementaux (Analyses de cycle de vie) et la définition d’une démarche d’éco-conception. 

  • Elaboration de scénarios d’adaptation : notre expertise porte également sur les risques climatiques avec une vision 360° comprenant les aléas physiques et les conséquences possibles des risques et opportunités de transition (impacts business et financiers). Notre objectif est de définir avec nos clients des plans d’adaptation sur mesures où des "Nature-based" solutions sont identifiées et les enjeux de gouvernance avec les différentes parties prenantes sont traités.

….en matière de biodiversité pour accompagner des entreprises et des acteurs publics dans leur stratégie :

  • Formation et gap analysis : nous décryptons les textes réglementaires (e.g., ESRS E4 de la CSRD, Article 29 de la Loi Energie Climat, Taxonomie) et les cadres internationaux (e.g., TNFD, SBTN) pour les dirigeants et leurs équipes afin de leur donner les éléments nécessaires pour naviguer l’écosystème biodiversité, comprendre leur maturité par rapports aux exigences de ces cadres et répondre aux attentes de leurs parties prenantes.

  • Diagnostic de matérialité et maturité : base de toute démarche biodiversité, nous réalisons un état des lieux sur la base d’une analyse des pratiques existantes et d’une évaluation qualitative et/ou quantitative des impacts, dépendances, risques et opportunités des entreprises.

  • Stratégie : en ligne avec les attentes réglementaires et les principaux cadres internationaux, nous coconstruisons la stratégie biodiversité des entreprises, incluant notamment un plan d’action aligné avec la mitigation hierarchy (ou séquence ERC – Eviter, Réduire, Compenser), des objectifs ciblés dans le temps et des indicateurs précis de suivi.

Téléchargez l’étude Facteur carbone européen 2023

Quelles sont les changements observés ? 

Méthodologie

L’objectif de notre étude “ Facteur carbone européen” est de consolider et présenter une information complète sur les émissions de CO₂ des principaux producteurs d’électricité et de chaleur européens, et d’analyser les principales variations entre les années 2001 et 2023. 

Nous avons analysé les 24 premiers producteurs d’électricité européens, selon les critères suivants :

  • Production d’électricité et de chaleur (en TWh).  

  • Émissions (en t CO₂/an), correspondant à l’électricité et la chaleur produites ;

  • Facteur carbone (en kg CO₂/MWh produit) ;

  • Part de l’énergie produite à partir d’énergies renouvelables ;

  • Principales évolutions du facteur carbone, des émissions de CO₂ et de la part d’énergies renouvelables 

Nous avons actualisé et recalculé les données historiques de production et d’émission de certaines sociétés pour tenir compte des dernières données publiées. En raison de la mise à jour des chiffres 2021 effectuée par les différentes entreprises de cette étude (changements de scope, correction des chiffres, mise à jour des prévisions etc.), la valeur 2023 de production d’énergie par le panel a légèrement évolué par rapport à celle communiquée dans notre étude de 2022.

Suivez-nous !

Contactez-nous

Olivier Muller

Olivier Muller

Associé Développement durable, PwC France et Maghreb

Masquer