En 2022, le facteur carbone du panel augmente de 9%, passant de 223 en 2021 à 250 kg CO₂/MWh, retrouvant ainsi son niveau des années 2018 - 2019.
La variation du facteur carbone (+12 %) est notamment due à l'augmentation du facteur carbone des énergies non renouvelables (+15 %, liée à la baisse de la production nucléaire en 2022) et compensée très faiblement par l'augmentation des énergies renouvelables dans le mix (-2 % de présence des énergies non-renouvelables).
L’analyse des 24 sociétés de notre panel révèle une légère diminution de 3 % de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables (484 TWh en 2022), la part renouvelable du mix du panel évoluant également positivement pour se placer à 29 % cette année.
La moyenne européenne de la part du renouvelable dans le mix énergétique atteint son maximum en 2022 depuis le début de notre étude. La part renouvelable la plus élevée auparavant était de 27,7 % en 2020.
Ces graphiques nous rappellent que les entreprises contribuant le plus à la production d’électricité à partir de sources renouvelables en Europe ne sont pas nécessairement celles dont le mix énergétique comporte le plus de renouvelables. Par exemple, EDF est ainsi, comme l’année dernière, le 2ème producteur d’énergie renouvelable du panel alors que le Groupe fait partie des 5 entreprises (dans l’ordre décroissant PVO, EDF, EPH, CEZ et PGE) du panel dont la part du renouvelable est inférieure à 15 % (13 % pour EDF en 2022). A contrario Eneco possède un mix à près de 50 % renouvelable alors qu’il figure à la 20ème place des producteurs d’électricité provenant de sources renouvelables de notre panel.
L'évolution du mix énergétique révèle la prédominance persistante du nucléaire et la forte réduction de la production à partir du charbon, en lien avec la fermeture massive des centrales à charbon parmi les 24 énergéticiens étudiés.
En comparaison avec 2021, la production charbonnière a diminué de 18%, tandis que celle à partir du fioul a augmenté de 67 %. Malgré la baisse de la production hydraulique (-34 %) la plaçant en quatrième position du mix énergétique, le nucléaire demeure la principale source, représentant 39 %.
L'éolien constitue 6%, restant stable, tandis que les énergies renouvelables, biomasse et solaire, totalisent environ 3%. La biomasse occupe la première place avec 2,7 %, et le solaire, bien que connaissant une hausse de production (70 %), représente seulement 0,8 %. En ce qui concerne les énergies non-renouvelables, la part du charbon a diminué de 14,4 % à 13,8 % en 2022.
En 2015, lors de la COP 21, l'UE fixe un objectif ambitieux de réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. En 2021, le "Paquet Ajustement à l'objectif 55" renforce cet engagement, visant une réduction nette d'au moins 55 % des émissions d'ici 2030, avec l'objectif ultime de la neutralité carbone d'ici 2050.
C’est dans ce contexte que l'Union Européenne a introduit un système de classification des activités économiques durables, communément appelé “Taxonomie européenne”. Les actes délégués, en vigueur depuis janvier 2021, intègrent les énergies renouvelables, avec une extension en 2023 couvrant le gaz et le nucléaire.
L'objectif de cette taxonomie est de réorienter les capitaux privés vers des projets et des investissements durables et fixe des exigences obligatoires en matière de publication des informations dans le but d’améliorer la transparence sur la performance environnementale des sociétés concernées. Elle aura donc un impact sur les énergéticiens de notre panel et leur capacité à financer leur stratégie de décarbonation.
Le 27 juin 2023, la Commission adopte un Acte délégué Taxonomie Environnement, élargissant les critères taxonomiques de l'UE. Ces critères englobent la protection des ressources hydriques, la transition vers une économie circulaire, la prévention de la pollution, ainsi que la protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes.
Notre étude intègre cette année une nouvelle dimension visant à évaluer l'impact des énergies renouvelables sur la biodiversité.
L'éolien terrestre prédomine en termes d'emprise sur les sols par rapport au photovoltaïque, selon les données des capacités de production de 19 entreprises du panel. En 2022, l'emprise foncière totale est de 19 000 hectares pour le solaire, 127 000 hectares pour l'éolien marin et 526 000 hectares pour l'éolien terrestre.
Les stratégies Biodiversité des acteurs de notre panel doivent évoluer en ligne avec les réglementations nationale et européenne. Le corpus législatif et réglementaire existant vise à garantir un développement des EnR respectant l’objectif de « zéro perte nette de biodiversité ». L’atteinte de cet objectif suppose une application vertueuse de la séquence hiérarchisée « Éviter, Réduire, Compenser » (ERC). Le projet de loi sur la restauration de la nature a été adopté en juillet 2023 : l'UE doit mettre en place des mesures de restauration d'ici 2030 couvrant au moins 20 % de ses zones terrestres et maritimes. D'ici à 2050, des mesures devraient être mises en place pour tous les écosystèmes nécessitant une restauration1.
L’objectif de notre étude “ Facteur carbone européen” est de consolider et présenter une information complète sur les émissions de CO₂ des principaux producteurs d’électricité et de chaleur européens, et d’analyser les principales variations entre 2001 et 2022.
Nous avons analysé les 24 premiers producteurs d’électricité européens, selon les critères suivants :