Double matérialité des enjeux de durabilité : quels défis relever pour se préparer à la CSRD ?

Energy ESG
  • Publication
  • 14 déc. 2023

La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) a pour objectif de renforcer de manière structurante la publication des informations de durabilité des entreprises. Cette nouvelle directive européenne introduit notamment la nécessité d’une évaluation de double matérialité comme pierre angulaire d’un rapport de durabilité.

 

Il s’agit de déterminer ce qui est capital à suivre pour l’entreprise et son environnement, et ce sur quoi elle doit agir. Au-delà du simple exercice de reporting et de conformité, c’est un exercice ancré dans la stratégie.

 

Aujourd’hui de nombreuses questions demeurent quant à la réalisation effective de l’exercice d’évaluation de la double matérialité :

 

  • Quelle organisation mettre en place pour l’analyse de double matérialité ?

  • Quelle granularité déterminer pour l’analyse ?  

  • Comment prendre en compte la ou les chaînes de valeur ?

  • Comment prendre en compte l’avis des parties prenantes ?

  • Comment articuler l’analyse avec l’existant ? 

Nous vous proposons d’en décrypter quelques-unes et de partager les bonnes pratiques et recommandations pour avancer.

4 enseignements clés à garder à l’esprit pour réussir votre exercice de double matérialité

Gardez à l’esprit le double objectif de l’exercice : stratégie et transparence 

L’analyse de double matérialité poursuit un double objectif.

Le premier est la construction d’une stratégie de développement durable pour transformer l’entreprise. L’exercice induit un regard global sur l’entreprise et intègre la vision à long terme. Il évalue à la fois les risques, les dépendances et les conséquences de l’entreprise sur son écosystème, mais également sa capacité à créer de la valeur globale.

Le second doit permettre de fournir aux parties prenantes les informations qui les intéressent, au regard de la conformité réglementaire. Il s’agit de montrer l’intérêt de faire, plutôt que l’obligation de dire.

Mobilisez vos parties prenantes 

L’exercice de double matérialité nécessite de démarrer par un dialogue en interne et de mobiliser les acteurs clés sur les sujets, notamment en leur posant des questions. Pour cela, il convient d’associer différentes fonctions, et de « desiloter » les fonctions concernées : stratégie, RSE, finance, risques, conformité, vigilance, etc. (si elles existent dans l’entreprise). C’est un projet qui se veut collaboratif, en raison de la variété de sujets abordés.

Adaptez la méthodologie à la singularité de votre entreprise 

Il n'existe pas de méthodologie applicable à toutes les entreprises. En effet, il existe autant de méthodologies qu’il existe d’entreprises. Il s’agit donc d’adapter la méthodologie utilisée à sa réalité et son contexte, c’est-à-dire à sa taille, ses activités, sa gouvernance, son implantation géographique, etc. A noter que les directives rédigées par l’Efrag donnent tout de même un cadre général et apportent des éléments de réponse à de nombreuses questions transverses.

Avancez de manière progressive 

Cela signifie d’accepter de démarrer avec certaines limites par rapport à la cible de l’exercice. Au fur et à mesure, il deviendra possible d’aller davantage dans le détail pour renforcer la connaissance et la mesure des enjeux de durabilité. Il s’agira d’ajouter de la granularité dans l’analyse grâce notamment à une transparence qui ne fera que s’accroître avec le temps. Pour autant, il est important, dès la première année, d’appréhender les exigences des normes ESRS, telles que : périmètre, mécanisme d’analyse des enjeux, formalisation des processus, auditabilité, solidité des données, etc. Ainsi, la double matérialité en année 1 ne sera pas définitive et arrêtée. D’autant plus que, par nature, cet exercice est un processus itératif, et les écosystèmes des entreprises sont changeants. 

La double matérialité a permis d’initier un dialogue avec notre gouvernance, sur la cohérence de l’analyse vis-à-vis de la stratégie de durabilité. Cela donne une résonance par rapport à ce que l’on a fait, à ce que l’on construit, et par rapport aux trajectoires sur lesquelles on souhaite aller. 

Responsable de projet Double Matérialité CSRD, participant aux travaux d’identification des bonnes pratiques.

Méthodologie

Cette étude a été réalisée par PwC France & Maghreb et la Chaire Performance globale multi-capitaux d’Audencia, en collaboration avec l’Institut Français de l’Audit et du Contrôle Internes - IFACI et l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (Orse). Elle présente les constats et bonnes pratiques issues de travaux rassemblant une vingtaine d’entreprises. Les auteurs y partagent de plus une vision prospective, leurs convictions et réflexions pour avancer dans son analyse de double matérialité au sens de la CSRD.

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Caroline Naït-Merabet

Caroline Naït-Merabet

Associée, Sustainability Risk & Regulatory, PwC France et Maghreb

Charlotte Gabet

Charlotte Gabet

Senior Manager, Sustainability Risk & Regulatory, PwC France et Maghreb

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