L’assurance, fondée sur la capacité à comprendre les risques inhérents à la société et à trouver des solutions pour compenser les conséquences de la survenance d’un sinistre, a toujours su s’adapter aux bouleversements et aux défis qui sont apparus.
Le dérèglement climatique, l’instabilité géopolitique, le non-respect des normes et conditions de travail éthiques, les pandémies et la cybercriminalité sont autant de défis auxquels l’assurance doit répondre par des solutions durables afin d’accompagner la transformation nécessaire de leur écosystème et plus généralement de la société.
Pour l’ensemble des dirigeants interrogés dans le cadre des travaux Finance Innovation, faire pivoter son business model vers un modèle d’assurance durable ou à impact est sans conteste indispensable.
Pour autant, et c'est le paradoxe dans lequel les dirigeants du secteur se trouvent, ils se sentent non seulement démunis sur la façon d'orchestrer des solutions à l'échelle, mais aussi dans la compréhension même de la matière. Ainsi 72 % des répondants ne sont pas à l’aise pour utiliser les concepts autour du Développement Durable pour transformer leur entreprise.
La pédagogie autour d’approches innovantes pour définir puis décliner les stratégies à impact est donc primordiale pour diffuser la transformation durable au sein de l’ensemble des directions de l’entreprise, mais plus encore, auprès des parties prenantes avec lesquelles les acteurs de l’assurance interagissent.
« Le point de départ est la conviction des dirigeants, avec comme premier axe de stratégie la formation des administrateurs. »
Pour éviter de se retrouver avec une longue liste d'initiatives décousues, les dirigeants doivent évaluer l'impact de leurs actions et se focaliser sur les actions les plus prioritaires. Le groupe de travail en a identifié 8, et les a analysées à travers l’approche de la théorie du changement. Cette dernière permet d’identifier les résultats et impacts positifs ou négatifs sur l'atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) à partir de l’analyse des ressources et des activités de l’entreprise.
En faisant le lien avec sa stratégie, l’entreprise peut ainsi, grâce à cette approche, faire évoluer son business model en intégrant les enjeux de développement durable pour limiter les résultats négatifs de ses actions et amplifier ceux à impacts positifs sur les ODD.
87 % des dirigeants interrogés pensent que l’écosystème de l’assurance doit promouvoir des nouveaux business models durables
A ce titre, les acteurs de l’assurance considèrent que leur rôle est d’influencer positivement les comportements des différentes parties prenantes avec lesquelles ils interagissent. C’est pourquoi, ils n’hésitent pas à accompagner leurs clients mais aussi leurs différents partenaires, prestataires dans leur transformation durable; et ce, qu’ils opèrent dans un modèle B2C ou B2B2C
« Nous devons assumer notre rôle sociétal fort. Et pour réellement faire bouger les lignes, il faut choisir les actions sur lesquelles on peut avoir le plus d’impact possible. »
Quels outils permettent de transformer durablement le secteur de l’assurance ?
Cette publication est le fruit de réflexions menées dans le cadre des « Innovation Papers » du Pôle Finance Innovation, animés par PwC au sein de l’écosystème assurance.
Elle explore le monde de l’assurance à impact et le rôle des assureurs dans la transformation de l’écosystème dans son ensemble pour une société plus juste et plus durable. Ces échanges ont été menés lors de huit interviews et de trois ateliers entre mars et juin 2022. Une cinquantaine de participants, constitués de dirigeants issus de compagnies d’assurance, sociétés d’assurance mutuelles (SAM), de mutuelles (M45), courtiers, réassureurs, fournisseurs de services et d’insurtechs sont intervenus.
Le panel représentant de multiples fonctions : directions en charge de la RSE, direction générale, direction stratégique, direction marketing, direction des partenariats, direction de la communication, direction de la RSE, direction des ressources humaines…
Les données quantitatives indiquées dans l’étude sont issues d’une étude chiffrée à laquelle ont répondu 25 dirigeants parmi ces participants.