À première vue, peu de points communs entre une équipe responsable de la conformité et une brigade du RAID. Pourtant, tous sont amenés à opérer en terrain inconnu. Et pour atteindre leurs objectifs de la manière la plus sécurisée possible, tous ont réfléchi très en amont aux protocoles à mettre en place dans ces situations inédites. Un parallèle mis en lumière par Tatiana Brillant, ancienne négociatrice au RAID, et Philippe Vogt, associé responsable Gestion des risques et Qualité de PwC France et Maghreb, dans cette conversation.
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« La force du collectif permet d'aller là où personne n’arriverait tout seul. »
« Les protocoles mis en place [permettent] de savoir comment on va faire travailler toutes les différentes spécialités », explique Tatiana Brillant. « Même dans l’incertitude inhérente à nos fonctions, on va devoir s'organiser et faire preuve d'agilité dans un cadre qu'on n'aura pas imaginé, mais toujours avec un sens du protocole et des normes très précises. C’est ce qui nous permet de savoir comment on y va, avec quelles compétences, ce qui est autorisé, ce qui ne l'est pas, comment mettre tout cela en musique avec un objectif qui est toujours le même chez nous, sauver des vies. »
« Des protocoles pour sortir de sa zone de confort tout en maîtrisant les risques. »
« Dans un environnement aussi mouvant, la gestion des risques est un sujet absolument critique », rappelle Philippe Vogt. « C'est pour cela que l'on réfléchit très en amont aux procédures, aux protocoles à mettre en place pour pouvoir aller sur des terrains qu'on ne connaît pas encore très bien et pouvoir avancer d'une façon la plus sécurisée possible ».
Pour que les protocoles, outils de la conformité, ne restent pas lettre morte, ils doivent être adoptés, ce qui est une question de culture d’entreprise. « Cela veut dire qu'on passe de l'obligation à l'adhésion, à la conviction, au réflexe”, insiste Philippe Vogt. "Il faut arriver à convaincre du sens de ces procédures, de ces protocoles ».
Comment ? Grâce à l’écoute et au collectif, notamment. « Ce travail de conviction, on le fait en trouvant un terrain commun qui est justement l'analyse ou l'appréciation du risque. C'est le sujet sur lequel on va arriver à faire converger les intérêts des uns et des autres. Et à partir de là, on peut commencer à construire. L'élément de départ, c'est de trouver un objectif commun. Cela nécessite de l'écoute ».