Systèmes d’information : une architecture résiliente au cœur du succès du plus grand événement sportif au monde

Personne devant un ordinateur
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  • 03 févr. 2025

Avec 12 millions de tickets vendus répartis sur 56 sites sportifs, le plus grand événement au monde a battu des records de fréquentation et s’est déroulé sans accroc. Cet exploit technique et logistique a mobilisé jusqu’à 4200 salariés et 45000 bénévoles au plus fort de la compétition. Parmi eux, une petite équipe d’irréductibles était chargée de bâtir et d’opérer le système d’information de cet événement, fondation technique de l’ensemble des 200 services, sites web et applications numériques de la compétition. 

Cartographier la complexité

Pendant toute la durée de l’événement, les systèmes d’information ont été utilisés par la quasi-totalité des métiers associés à l’organisation. “Nous avons déployé presque 200 applications, qui vont du site web grand public, à la billetterie, en passant par les résultats homologués ou les systèmes d'authentification”, explique David Pillant, chef de l’architecture du système d’information du plus grand événement sportif au monde. Au-delà du nombre de services, ces applications doivent être en mesure de communiquer entre elles, afin d’échanger les bonnes données de la manière la plus sécurisée possible. Pour ajouter au défi, le caractère unique de l’évènement implique de travailler à partir d’une feuille blanche pour construire un SI robuste dans un temps limité. 

Cette équation complexe demande un travail préparatoire précis pour définir la stratégie du SI et définir un cadre de normes et standards. “Nous avons par exemple travaillé sur la manière de nommer les ressources informatiques pour obtenir un résultat homogène sur toutes les applications et opérer facilement l’ensemble de la solution”, explique Ivan Frain, Director, Cloud Transformation chez PwC. Cet effort de préparation passe également par une cartographie précise des besoins et par une structuration de la notion d’utilisateur, cruciale dans un environnement qui distingue spectateurs et accrédités (athlètes, journalistes, organisation…). 

Dépasser les contraintes

Au-delà de la complexité du dispositif, un certain nombre de contraintes spécifiques à l’ampleur de l’événement ont mobilisé les équipes de PwC France. Le choix du cloud résulte ainsi d’un arbitrage entre logiques de partenariat, contraintes réglementaires et performances techniques. La partie publique a été déployée sur Alibaba, partenaire mondial du CIO, alors que la partie privée - qui héberge les données sensibles - a dû être déployée sur un cloud souverain. “Notre apport a porté sur les dimensions techniques, réglementaires et d’organisation. Nous avons dû trouver un compromis entre la faisabilité technique et le respect des contraintes posées par l’Etat”, précise Ivan Frain. Le résultat est une solution de cloud hybride, qui privilégie la résilience de solutions techniques agnostiques : Container Services côté cloud public Alibaba et Openshift pour le cloud privé. 

La dimension économique liée au choix d’une stratégie full cloud a également fait l’objet d’un travail approfondi. “L’équipe de PwC France nous a aidé à structurer une démarche FinOps, pour suivre précisément le coût des infrastructures et rester dans les budgets prévisionnés”, détaille David Pillant. 

Soigner l’échauffement

Quelle que soient les solutions utilisées, il était impératif de déployer des infrastructures scalables. “Sur une très courte période, des millions de personnes sont impactées par cet événement. Notre architecture a permis d’anticiper cette montée en charge subite sans tomber en panne et en maitrisant les coûts”, explique David Pillant. Malgré le soin apporté à la sélection et au déploiement des solutions techniques, l’ampleur et la courte durée de l’événement impliquaient de mener une phase de tests particulièrement poussée. “Les entreprises classiques ont le temps de s’adapter aux processus, de tester avec un premier produit. Dans ce cas, nous n’avions pas ce luxe, il fallait être prêt avant que ça commence”, ajoute Ivan Frain. Tests unitaires, tests d’intégration, tests fonctionnels : les applications sont examinées sous toutes les coutures. Les tests de chaos permettent également de pousser les infrastructures à leurs limites pour éprouver leur résilience. “Nous avons mis en place des « technology rehearsals » 100 jours et 60 jours avant l’évènement. Ils consistent à bousculer nos systèmes avec des scénarios pré-écrits pour tester la réaction des équipes”, ajoute David Pillant. 

Intégrer les équipes 

Plus qu’un échauffement, cette phase de tests a permis de souder les équipes et de créer une unité, pour ce qui ressemblait à une épreuve d’endurance côté SI. Les équipes PwC France étaient complètement intégrées à celles de l’organisation. “Nous étions organisés en trois squads, qui faisaient des shifts de 12h entre 19h et 7 heures du matin. Chaque équipe faisait 2 jours, puis deux nuits et enfin deux journées de repos”, explique David Pillant. 

Combinaison unique de contraintes technologiques, de cadres réglementaires, d’exigences spatio-temporelles ou de défis humains, la mise en place de l’architecture technique de l’événement s’est révélée être à l’image de la compétition : réussie. “Sur le cloud privé, nous avons eu 450 000 candidatures de volontaires sans un seul crash technologique. Sur le site web, nous avons eu 160 millions d’utilisateurs uniques pour 1 milliard de pages vues. Sur l’application mobile, 12 millions d’utilisateurs uniques ont représenté 2 milliards de pages vues. Nous avons dépassé les attentes, sans le moindre incident majeur”, conclut David Pillant. 

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Henri Chabrier

Henri Chabrier

Associé responsable des activités Cloud, PwC France et Maghreb

Ivan Frain

Ivan Frain

Directeur, Transformation Cloud, PwC France et Maghreb

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