Dans un contexte de polycrise marqué par de profondes mutations économiques, géopolitiques et sociétales, le cabinet de conseil et d’audit PwC dévoile la 28e édition de la Global CEO Survey qui analyse comment les dirigeants à travers le monde, y compris en France, abordent les transformations au sein de leurs organisations. Cette année, l’étude met en lumière l’urgence des entreprises à réinventer leurs modèles d’affaires en adressant deux sujets majeurs : exploiter massivement et pleinement le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) et accélérer sur les enjeux de durabilité.
L’étude révèle que pour 2025, 58 % des dirigeants mondiaux (vs 38 % en 2024) et 52 % des dirigeants français (vs 30 % en 2024) anticipent une amélioration de l’économie mondiale en 2025 (vs 38 % pour 2024).
En France, les dirigeants sont plus réservés quant à la croissance de l’économie nationale : seulement 24 % d’entre eux pensent qu’elle va s’améliorer dans les 12 prochains mois. Ils sont néanmoins beaucoup plus optimistes quant aux perspectives de croissance de leurs entreprises : 47 % se disent très confiants pour les 12 prochains mois et 65 % se disent très confiants pour les trois prochaines années.
La France reste la 6ᵉ destination d’investissements pour les dirigeants étrangers, mais un risque de décrochage se profile.
Les Etats-Unis restent la 1ère destination d’investissements, et ce, dans une proportion beaucoup plus importante que dans le passé, attirant 42 % des investissements des dirigeants français en 2025, contre 30 % en 2024. Les Etats-Unis qui demeurent très souples en matière de réglementation et très attractifs pour les investissements locaux, font figure d’un nouvel eldorado pour les dirigeants français. Cet attrait s’explique également par le prix de l’énergie aux Etats-Unis, depuis la guerre en Ukraine, qui est entre 3 à 5 fois moins élevé qu’en Europe, mais aussi par des subventions américaines avantageuses notamment dans le domaine de l’innovation.
Les cinq principales menaces qui risquent d’entraver la croissance des entreprises pour les dirigeants mondiaux sont : la volatilité macroéconomique (29 %), l’inflation (27 %), le cyber risque (24 %), la pénurie de collaborateurs détenant des compétences clés (23 %) et les conflits géopolitiques (22 %). En France, les principaux risques sont le cyber risque (39 %), la pénurie de collaborateurs détenant des compétences clés (34 %), la volatilité macroéconomique (31 %), l’inflation (26 %) et le changement climatique (20 %). L’instabilité géopolitique se place à la 7e place, un risque intégré par les dirigeants français qui a un effet moins immédiat sur les activités des organisations. Ailleurs dans le monde, notamment au Moyen-Orient, en Europe centrale et orientale, ce risque se hisse en tête de classement des principales menaces.
42 % des dirigeants mondiaux estiment que si leur modèle d’affaires n’évolue pas d’ici 10 ans, leur entreprise ne sera plus viable (vs 68 % en France). Les secteurs les plus concernés par ces impératifs de transformation sont : les médias et le divertissement, la technologie, les télécoms et l’industrie manufacturière.
Cette transformation a déjà commencé : 60 % des dirigeants à l’échelle mondiale (vs 64 % en France) déclarent avoir déjà mis en place au moins une action durant les cinq dernières années pour innover – principalement en développant des nouveaux produits ou services.
Ils indiquent également à hauteur de 38 % à l’échelle mondiale qu’ils ont commencé à être compétitifs dans des secteurs dans lesquels ils n’opéraient pas auparavant. Cependant, ces activités ne représentent encore que 7 % de leur chiffre d’affaires.
Enfin, lorsque les dirigeants sont interrogés sur ce qui va influencer la viabilité économique de l’entreprise pour les prochaines années, les deux principaux facteurs mentionnés par les dirigeants français et étrangers sont les changements de réglementation et les technologies disruptives.
Selon Patrice Morot, Président de PwC France et Maghreb, « la réinvention des modèles d’affaires est une question de survie pour les organisations. Les entreprises transformatives, c’est-à-dire celles qui ont la capacité de se transformer en permanence et à tous les niveaux, créent d’ores et déjà plus de performance globale que les organisations qui cumulent des plans de transformation traditionnels souvent inefficaces car conçus par silos. » Il ajoute : « cette transformation continue est sous-tendue par deux enjeux clés. Le premier, sur lequel les dirigeants peuvent agir directement : intégrer l’IA dans la stratégie et à tous les niveaux de l’entreprise. Et le second, qui n’est plus un choix mais un impératif : faire sa part dans la lutte collective contre le réchauffement climatique car chaque organisation et chaque individu, à son échelle, a un rôle à jouer. »
Les dirigeants perçoivent de plus en plus le potentiel de l’IA. Désormais, ils doivent adresser trois enjeux majeurs : garantir la fiabilité des données, intégrer l’IA dans tous les pans de l’organisation et renforcer la confiance en mettant en place des infrastructures qui permettent d’assurer un usage éthique et responsable de l’IA. Ils sont déjà un sur deux à envisager de l’intégrer pleinement et partout dans l’organisation, c’est-à-dire dans la stratégie, les plateformes technologies, les process, etc, afin de passer à l’échelle.
En fin d’année 2023, 46 % des dirigeants mondiaux s’attendaient à augmenter leur productivité grâce à l’IA générative en 2024. En fin d’année, ils sont finalement 34 % (-12 points) à indiquer que cela a été le cas. Pour autant, ils continuent d’en percevoir le potentiel, puisqu’ils sont près de 50% à s’attendre à une augmentation de la productivité pour 2025.
A l’échelle mondiale et européenne, pour les 3 prochaines années, seulement 3 dirigeants sur 10 indiquent vouloir intégrer l’IA dans la formation des effectifs. Cette proportion peut sembler assez faible au regard de la nécessité pour les entreprises d’investir dans la montée en compétences de leurs équipes pour assurer une appropriation massive de l’IA.
La confiance dans l’IA reste un obstacle majeur à une adoption plus large : seuls un tiers des dirigeants mondiaux déclarent avoir un haut degré de confiance pour intégrer cette technologie dans les processus clés de leur entreprise.
L’étude révèle que plus de 30 % des dirigeants mondiaux constatent une augmentation des revenus de leur entreprise grâce aux investissements respectueux du climat réalisés au cours des cinq dernières années. Des disparités sont observées dans le monde : cette proportion s’élève à 60 % dans des pays comme la Chine, contre 20 % aux États-Unis.
De plus, deux tiers des dirigeants mondiaux rapportent que ces investissements ont permis de réduire ou d’avoir un impact neutre sur les coûts de l’entreprise. Ces coûts ne sont pas répartis de manière égale dans le monde, en partie en raison de la disparité d’incitations et de réglementations auxquelles les entreprises sont confrontées dans différents pays. Par exemple, près de la moitié des dirigeants en France et en Allemagne ont déclaré que les investissements liés aux enjeux climatiques au cours des 5 dernières années ont entrainé une augmentation des coûts (contre 1/5 de leurs homologues américains).
A date, la volonté des dirigeants de réaliser des investissements liés aux enjeux de durabilité est freinée par la complexité réglementaire (44 % en France, 31 % en Europe et 24 % dans le monde et 15 % aux Etats-Unis).
Dans l’enquête récente “Global Investor Survey” de PwC, près de 70 % des investisseurs mondiaux estiment que les entreprises devraient continuer d’investir dans des projets à enjeux de durabilité même si cela réduit leur rentabilité à court terme.
PwC a interrogé 4 701 dirigeants dans 109 pays et territoires entre le 1er octobre et le 8 novembre 2024. Les chiffres globaux et régionaux sont pondérés proportionnellement au PIB nominal des pays. Les chiffres par secteur et par pays sont basés sur des données non pondérées issues de l'échantillon complet des 4 701 dirigeants. Les résultats complets sont disponibles sur pwc.com/ceosurve
En France et au Maghreb, PwC développe des missions de conseil, d’audit et d’expertise juridique et fiscale pour les organisations de toutes tailles et de tous secteurs d’activité. Fortes de 6 750 collaborateurs*, ses équipes pluridisciplinaires conjuguent leurs savoir-faire au sein d’un réseau international de plus de 364 000 personnes dans 151 pays. PwC France et Maghreb a pour ambition stratégique de devenir l’acteur de référence de la création de confiance et de la transformation durable des entreprises.
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*Au 01/10/2023