Women in Work Index : la pandémie a retardé d’au moins deux ans les progrès réalisés en faveur de l'égalité professionnelle

Communiqué de presse

 Le 8 mars 2022


  • Au rythme actuel, l’écart entre le taux d’emploi des femmes et celui des hommes au sein des pays de l’OCDE sera comblé dans 30 ans
  • Il faudra 63 ans pour rattraper l’écart de rémunération entre les femmes et hommes
  • L'augmentation de l'emploi des femmes dans l'OCDE pourrait faire progresser le PIB des pays de l'OCDE de 6 000 milliards de dollars par an
  • Les femmes pourraient profiter des opportunités d'emploi créées par la transition des économies vers le zéro émission nette
  • Le pays de l'OCDE le mieux classé est la Nouvelle Zélande, la France occupe le 23e rang et gagne une place par rapport à l’édition précédente

L'augmentation du taux de chômage chez les femmes et l’augmentation de leurs départs définitifs du marché du travail en raison de la pandémie ont mis à mal les progrès réalisés ces dernières années en faveur de l'emploi des femmes. Après une décennie de progrès lents mais constants, le Women in Work Index a baissé pour la première fois de son histoire selon la dixième édition de l’étude mondiale annuelle du cabinet de conseil et d’audit PwC qui décrypte l’émancipation économique des femmes1 dans 33 pays de l’OCDE2.

Les répercussions du COVID-19 touchent les femmes de manière disproportionnée

Le Women in Work Index repose sur cinq indicateurs qui reflètent la participation des femmes au marché du travail mondial et l'égalité sur le lieu de travail (voir méthodologie plus bas). Pour cette nouvelle édition, l’étude montre que la pandémie a largement creusé l’écart de l’égalité femmes-hommes. Elle révèle qu’il y aurait 5,1 millions de femmes de plus au chômage et 5,2 millions de femmes de moins sur le marché du travail par rapport aux prévisions si la pandémie n’avait pas eu lieu.

Dans ce contexte, les activités liées aux tâches domestiques et familiales, comme la garde des enfants, ont joué un rôle important dans le départ des femmes de la population active. L’étude s’inscrit ainsi dans la lignée du rapport de l'OCDE qui montre que les femmes ont assumé trois fois plus que les hommes ces responsabilités sans contrepartie financière pendant la pandémie, les conduisant à quitter la vie active dans des proportions plus importantes que ces derniers.3

« La pandémie a rendu encore plus difficile l'objectif d'égalité des femmes au travail. Pour inverser cette tendance, il devient urgent que les gouvernements et les entreprises montrent la voie et mettent en place des politiques efficaces qui prennent explicitement en compte les besoins des femmes, comme par exemple la prise en charge des solutions de garde d’enfants. C'est essentiel si nous voulons parvenir à un avenir plus juste pour tous, tant dans le monde du travail que dans la société. »

Pauline Adam-Kalfon, Associée responsable Inclusion et diversité chez PwC France et Maghreb

Compte tenu du ralentissement des progrès réalisés au cours des dix dernières années et du terrain perdu en raison de la pandémie, l’étude estime qu’il faudra des années, voire des décennies dans certains pays, pour combler les écarts et atteindre la parité entre les femmes et les hommes.

En effet, au sein des pays de l’OCDE, il faudra 30 ans pour combler l’écart qui existe entre le taux d’emploi des femmes et celui des hommes et 9 ans pour rattraper le taux actuel du chômage des femmes par rapport à celui des hommes. 67 ans seront nécessaires pour que le taux d’emploi à temps complet des femmes soit égal à celui des hommes et 63 ans pour combler l’écart de rémunération.

Le pays le mieux classé est la Nouvelle Zélande. La France est à la 23e place sur les 33 pays de l’OCDE et gagne une place par rapport au classement précédent. Seuls 5 pays sur les 33, dont la France, ont enregistré une baisse du taux de chômage des femmes (Grèce, Italie, Pologne et Portugal).

Les emplois créés par la transition écologique pourraient aider de manière significative à combler l’écart entre les femmes et les hommes 

L’étude revient sur les politiques efficaces et nécessaires pour parvenir à une plus grande égalité entre les femmes et les hommes dans le monde du travail. Elle met notamment en avant une plus grande flexibilité pour permettre de concilier vie de famille et vie professionnelle, comme le permet, par exemple, le congé parental rémunéré.

Les femmes pourraient également profiter des opportunités d'emploi créées par la transition des économies vers le zéro émission nette4. Les secteurs des services publics, de la construction et de l'industrie manufacturière sont les secteurs les plus porteurs mais également ceux où les femmes sont aujourd'hui peu présentes, avec près d'un tiers des travailleurs masculins contre seulement 11% de femmes. Ainsi, sans initiative pour améliorer la représentation des femmes dans ces secteurs, l'écart se creusera (+1,7 point de pourcentage d'ici à 2030).5

« La transition écologique offre des opportunités en faveur de l’égalité femmes-hommes. Reste à identifier et lever les obstacles à l'entrée des femmes dans les secteurs de la croissance verte. Par exemple, améliorer la formation et la montée en compétences ou faciliter l'accès au financement pour les femmes entrepreneurs qui joueront un rôle clé dans la transition vers le net zéro. »

Pauline Adam-Kalfon

Enfin, les bénéfices d'une accélération des progrès vers l'égalité des sexes au travail pourraient être considérables puisque l'augmentation de l'emploi des femmes dans l'ensemble des pays de l'OCDE pourrait faire progresser le produit intérieur brut (PIB) de l'OCDE de 6 000 milliards de dollars par an6. Parallèlement, réduire l'écart de rémunération entre les sexes pourrait accroître les revenus des femmes de 2 000 milliards de dollars par an7 dans l'ensemble des pays de l'OCDE .

À propos du Women in Work Index

Le Women in Work Index évalue les résultats des femmes en matière d'emploi dans 33 pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) sur la base de cinq indicateurs qui reflètent la participation des femmes au marché du travail et l'égalité sur le lieu de travail.Ces cinq indicateurs sont les suivants : l'écart de rémunération entre les sexes, le taux de participation des femmes à la vie active, l'écart entre les taux de participation des hommes et des femmes à la vie active, le taux de chômage des femmes et le taux d'emploi à temps plein des femmes.

À propos de PwC France et Maghreb

En France et au Maghreb, PwC développe des missions de conseil, d’audit et d’expertise juridique et fiscale pour les organisations de toutes tailles et de tous secteurs d’activité. Fortes de 6750 collaborateurs*, ses équipes pluridisciplinaires conjuguent leurs savoir-faire au sein d’un réseau international de plus de 364 000 personnes dans 151 pays.
PwC France et Maghreb a pour ambition stratégique de devenir l’acteur de référence de la création de confiance et de la transformation durable des entreprises, en ligne avec la stratégie mondiale du réseau PwC, The New Equation.
Rendez-vous sur www.pwc.fr.

*Au 01/10/2023

Sources

1 Le rapport repose sur cinq indicateurs qui reflètent la participation des femmes au marché du travail mondial et l'égalité sur le lieu de travail.

2 Organisation de coopération et de développement économiques

3 OCDE. 2021. Caregiving in crisis : Gender inequality in paid and unpaid work during COVID-19'. https://www.oecd.org/coronavirus/policy-responses/caregiving-in-crisis-gender-inequality-in-paid-and-unpaid-work-during-covid-19-3555d164/#endnotea0z5

4 La prochaine décennie de travail sera façonnée par la transition des économies vers le zéro émission nette, qui augmentera globalement le nombre d'emplois (estimation faite à 2030 dans 15 des 20 secteurs des économies de l'OCDE)

5 Chiffres fondés sur l'analyse par PwC des données du scénario de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur la composition des emplois par secteur dans 28 pays de l'OCDE en 2030. Selon les estimations, l'écart en matière d'emploi se creuserait de 20,8% à 22,0% d'ici à 2030 en l'absence d'action climatique, et à 22,5 % si l'on tient compte de la transition du secteur de l'énergie vers un niveau net zéro dans les économies de l'OCDE.

6 Il s'agit des gains économiques bruts par an résultant de l'augmentation du taux d'emploi des femmes pour atteindre celui de la Suède. Les taux d'emploi des hommes sont supposés être constants. Les gains rapportés sont en termes nominaux.

7 Il s'agit des gains économiques bruts par an. Les gains rapportés sont en termes nominaux

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Priscille Holler

Priscille Holler

Responsable des Relations Médias, PwC France et Maghreb

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