Communiqué de presse
Le 12 mai 2022
A l’occasion de la nouvelle édition du salon Global Industrie qui se tiendra le 17 mai prochain, Strategy&, l’entité de conseil du cabinet de conseil et d’audit PwC France et Maghreb, dévoile les résultats de son étude inédite La renaissance industrielle en France à l’horizon 2030. Elle présente les impacts directs et indirects que pourraient engendrer les plans France Relance et France 2030 combinés aux initiatives privées en termes de production, valeur ajoutée, emplois et balance commerciale à horizon 2030. Le cabinet a ainsi modélisé trois scénarii macroéconomiques de réindustrialisation dont les résultats permettent de chiffrer les investissements nécessaires pour inverser la tendance à la désindustrialisation de la France et tirer tous les bénéfices de cette dynamique.
D’après le scénario de référence, la conjonction des effets des plans France Relance et France 2030 et des initiatives d’entreprises privées de sécurisation d’approvisionnements stratégiques permettraient à horizon 2030 de :
Générer un investissement public et privé supplémentaire dans l’outil productif de 98 milliards d’euros
Créer plus de 430 000 emplois industriels directs et indirects en France
Réduire le déficit de la balance commerciale pour l’industrie manufacturière à 12 milliards d’euros en 2030
Augmenter la part manufacturière du PIB en passant de 10 % en 2019 à 12 % en 2030
Profiter principalement à certaines filières : l’économie circulaire de matériaux de constructions et de plastique, l’électrification de l’outil productif et de la mobilité, et la relocalisation d’approvisionnements critiques notamment électroniques et pharmaceutiques
La France est aujourd’hui l’un des pays les plus désindustrialisés d’Europe et le secteur manufacturier ne contribue plus que pour 10% à la formation du PIB, alors que la moyenne européenne est à 16 %.
Face à cette situation et dans un contexte de nombreux bouleversements (crise des Gilets Jaunes, pandémie mondiale de Covid-19, conflit entre la Russie et l’Ukraine…), les pouvoirs publics se sont mobilisés avec l’annonce de deux plans d’envergure : France Relance et France 2030, permettant d’injecter dans l’industrie française environ 65 milliards d’euros dont 30 milliards d’investissement publics directement dans l’outil productif. En parallèle, le secteur privé a mis en oeuvre des initiatives de sécurisation des approvisionnements, de régionalisation des chaînes de valeur et donc de relocalisation d’une partie des produits identifiés comme étant critiques.
A partir de ces trois moteurs économiques, PwC a modélisé, de manière inédite, trois scénarii macro-économiques de réindustrialisation des filières de l’industrie manufacturière à horizon 2030.
« À date, aucun scénario macroéconomique rattaché aux investissements publics dédiés à l’outil productif et aux initiatives privées, n’avait été publié. C’est chose faite aujourd’hui avec notre étude macro-économique, qui permet grâce à une modélisation complexe d’estimer l’impact réel de ces politiques sur l’économie française et en particulier sur les filières industrielles. D’après notre scénario de référence, ces impulsions économiques sont essentielles et permettraient à la France de rattraper un certain nombre de retards par rapport à ses voisins européens. En revanche, nous pointons dans ce rapport des limites vouées à être dépassées pour que notre pays retrouve sa place dans le peloton de tête européen. »
En choisissant d’appliquer le scénario le plus probable, dit de référence, aux filières industrielles d’avenir, PwC met en lumière une projection réaliste des effets potentiels des plans France 2030 et France Relance sur l’économie à horizon 2030.
Ainsi, les mesures présentées dans ce modèle conduiraient effectivement à une réindustrialisation massive de la France, avec un niveau d’industrialisation manufacturière de 12 % en 2030 ce qui permettrait de rattraper 1/3 du retard de l’écart à la moyenne européenne en termes de part industrielle manufacturière dans le PIB. Cela représenterait 68,1 milliards d’euros de valeur ajoutée, 431 500 emplois directs et indirects et 97,8 milliards d’euros d’investissement productif supplémentaire. Quatre secteurs industriels bénéficieraient particulièrement de ces investissements : les produits informatiques et électroniques, les équipements électriques, tirés par l’électrification de la mobilité, le recyclage des matériaux non ferreux (y compris matériaux de construction) et du plastique et enfin les industries pharmaceutiques.
Au total, 68,6 milliards d’euros d’investissements privés complémentaires aux investissements publics seraient mobilisés pour mener à bien les développements identifiés selon les hypothèses de cette étude. Sur les seize branches de l’industrie, onze d’entre elles pourraient auto-financer leur développement mais cinq branches auraient besoin d’un financement complémentaire d’un total de 20 milliards d’euros. Il s’agit par exemple de la production et distribution d’électricité, l’industrie pharmaceutique, la métallurgie et les produits métalliques ; le bois, papier, imprimerie et les produits informatiques, électroniques et optiques.
Néanmoins, ces investissements sont encore insuffisants pour hisser la France au niveau de ses voisins européens. Pour permettre à la France de rejoindre la moyenne européenne en termes de part de l’industrie manufacturière dans l’économie, il faudrait l’équivalent de 3 à 4 fois l’impact estimé du plan France 2030.
Au-delà du montant de l’investissement, l’exécution des plans France 2030 et France Relance soulève un certain nombre d’enjeux concernant leur mise en application opérationnelle :
La disponibilité des compétences. Il existe aujourd’hui 70 000 postes vacants dans l’industrie, les dispositifs permettant de former pour anticiper l’appel de compétences des nouveaux sites financés soit par France Relance (100 00 emplois créés ou sauvegardés) soit par France 2030, restent à renforcer ou à mettre en place
La disponibilité du foncier industriel dans un contexte de « Zéro artificialisation nette » pour ce supplément d’outil productif ou de l’ingénierie d’accompagnement (projets, financements, autorisations)
La question du financement reste également en suspens. PwC avait souligné que la mobilisation de la très significative épargne des ménages français (environ 5 000 milliards d’euros) est contrainte par des dispositifs prudentiels européens et internationaux et par la préférence des épargnants pour les actifs peu risqués2
Le bilan carbone de ces programmes et plus globalement l’impact écologique ne semblent pas avoir été estimés en amont alors que la montée des préoccupations environnementales est au cœur du contexte actuel.
« L’étude montre qu’il existe une réelle opportunité de développement pour des filières “vertes” et d’avenir, pourvu que l’investissement soit accompagné d’une feuille de route opérationnelle qui passe par les territoires, par les compétences à développer, par des choix technologiques concertés et des dispositifs d’accompagnement lisibles qui puissent ruisseler sur l’ensemble des filières, là où il y en a le plus besoin. »
L’étude repose sur une modélisation complexe permettant de déterminer, à partir des investissements dédiés à l’outil productif des plans France Relance et France 2030, d’une part, et des résultats de l’étude sur la sécurisation des achats stratégiques, d’autre part, les impacts en termes de production, d’emplois et de valeur ajoutée entre 2020 et 2030. Parmi les variables prises en compte, l’effet de la crise Covid-19, l’effet du conflit en Ukraine, l’évolution de l’inflation, la transition partielle de notre outil productif vers l’industrie 4.0, la pression sur les prix sur les productions relocalisées ont été intégrés. Pour chacune des filières, les différents ratios investissements, production, valeur ajoutée et emplois directs et indirects propres à chaque filière industrielle ont été assimilés.
En France et au Maghreb, PwC développe des missions de conseil, d’audit et d’expertise juridique et fiscale pour les organisations de toutes tailles et de tous secteurs d’activité. Fortes de 6750 collaborateurs*, ses équipes pluridisciplinaires conjuguent leurs savoir-faire au sein d’un réseau international de plus de 364 000 personnes dans 151 pays.
PwC France et Maghreb a pour ambition stratégique de devenir l’acteur de référence de la création de confiance et de la transformation durable des entreprises, en ligne avec la stratégie mondiale du réseau PwC, The New Equation.
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*Au 01/10/2023