La transparence salariale peut-elle devenir un facteur d’attractivité pour votre entreprise ?

Personnes dans un bureau
  • Publication
  • 01 sept. 2025

La directive européenne du 10 mai 2023 oblige à transposer en droit français d'ici le 7 juin 2026 des règles précises visant à renforcer la transparence des rémunérations dans le but affiché de lutter contre les inégalités salariales en entreprise. PwC France et Maghreb accompagne ses clients pour intégrer ces éléments dans leurs politiques RH en faire un vrai atout pour ses pratiques managériales et son attractivité. 

La recherche d’un impact social concret

Si les problématiques autour de la durabilité se sont principalement articulées autour des questions environnementales, l’accent est désormais de plus en plus mis sur la durabilité sociale, notamment à mesure que les autorités réglementaires adoptent et appliquent davantage de politiques et de législations ayant pour objectif de favoriser un impact social concret.

La CSRD, entrée en vigueur en janvier 2023, a instauré un ensemble exhaustif d’exigences relatives aux rapports sur la durabilité, incluant des obligations étendues en matière de divulgation sociale. En complément, la Directive européenne sur la transparence des rémunérations (EU PTD), adoptée par le Parlement européen en mars 2023, renforce davantage l’attention portée à l’équité salariale et approfondit les obligations de déclaration sociale. 

En mars 2023, le Parlement européen a adopté la directive, enjoignant aux États membres de l’Union européenne de l’intégrer dans leur législation nationale, avec une entrée en vigueur des obligations de conformité à compter de 2026 et des exigences de reporting dès 2027. Ce texte législatif d’envergure introduit des exigences strictes en matière de transparence salariale, visant à promouvoir l’équité hommes/femmes.

Un levier pour réinventer les dispositifs de rémunération

Il n’est pas utile d’agiter cette législation comme un épouvantail. Il ne faut cependant pas en sous-estimer la portée. Au contraire, elle peut offrir une occasion pour les employeurs et leurs DRH d’expliciter leurs processus de rémunération globale, leur dispositif de classification des emplois, les critères qui fondent l’appréciation de la performance et de la compétence et le rôle des managers dans ce cadre. Mais à quelles conditions réussir. 

L'enjeu est en effet celui de la transparence dans le processus de recrutement (mention obligatoire des salaires, affichage des critères, interdiction de demander la rémunération passée) et de garantir un droit inédit à l’information des salariés (niveau de rémunération sur le poste, critères, moyenne sur le poste). Et de pouvoir justifier des décisions prises par le management pendant 10 années. 

Les cinq dispositions suivantes constituent les points clés de la directive.

Les employeurs seront tenus de communiquer le niveau ou la fourchette salariale avant le premier entretien et il leur sera interdit d’interroger les candidats sur leurs rémunérations antérieures. En rendant ces informations accessibles dès le départ, la mesure vise à rééquilibrer l’asymétrie d’information entre employeurs et candidats, permettant ainsi aux personnes en recherche d’emploi de prendre des décisions éclairées. Elle tend également à réduire le risque d’inégalités salariales issues des dynamiques de négociation, ce qui profite en particulier à celles et ceux susceptibles d’être désavantagés par les écarts de rémunération historiques.

Les employés disposent du droit de solliciter des informations précises quant à la manière dont leur propre rémunération se compare aux niveaux moyens de salaire, ventilés par sexe, pour des postes équivalents au sein de la même organisation. Cet accès élargi aux données offre aux personnes salariées la possibilité de remettre en question les pratiques de rémunération en vigueur et accroît la probabilité de contrôles auxquels les employeurs peuvent être soumis. Par conséquent, les organisations sont soumises à une pression accrue afin de corriger les inégalités existantes et d’instaurer des structures de rémunération plus équitables, favorisant ainsi une évolution pérenne vers une plus grande équité au sein du milieu professionnel.

Les employeurs sont tenus de communiquer des critères explicites quant à la détermination du niveau de rémunération ainsi que des perspectives d’évolution salariale. L’instauration de telles lignes directrices permet aux personnes salariées de disposer de repères concrets pour aborder la question de leur rémunération et de leur progression de carrière, les habilitant ainsi à défendre leurs intérêts de manière éclairée. Par ailleurs, cette démarche favorise une approche harmonisée de la politique de rémunération et d’avancement au sein de l’organisation, réduisant dès lors la probabilité d’écarts salariaux arbitraires.

Dans le cadre de la directive européenne sur la transparence des rémunérations, la charge de la preuve incombe à l’employeur dès lors que les travailleurs avancent des éléments laissant supposer l’existence d’une discrimination, qu’elle soit directe ou indirecte. Dans de telles circonstances, il appartient à l’employeur de démontrer qu’aucune discrimination n’a été commise. Cette évolution vise à renforcer la protection des salariés, en facilitant la contestation des traitements inéquitables et en assurant une plus grande responsabilité dans les décisions afférentes à la rémunération.

Les organisations comptant au moins 100 salariés sont tenues de rendre compte de l’écart de rémunération moyen entre les femmes et les hommes. La fréquence de ce reporting varie en fonction du nombre de salariés :

  • 250 salariés et plus : chaque année
  • 150 à 249 salariés : tous les trois ans
  • 100 à 149 salariés : tous les trois ans, à compter de la huitième année suivant l’entrée en vigueur de la directive.

Par l’intermédiaire de ces mesures, la directive européenne relative à la transparence salariale encourage la responsabilité des entreprises et incite les employeurs à prendre des mesures correctives face aux inégalités de rémunération, contribuant ainsi à la réduction progressive de l’écart salarial entre les genres et à l’avènement d’une égalité salariale durable à long terme.

Notre conseil : ne pas se satisfaire d’une conformité minimale

Se limiter à l’application stricte de la « lettre de la loi » comporte le risque d’altérer la perception d’équité parmi les employés et d’éroder durablement la confiance envers l’employeur. Il convient donc de souligner que la qualité de la mise en œuvre par les organisations joue un rôle prépondérant.

Par ailleurs, la transposition de la directive par les États membres dans leur législation respective laisse fréquemment place à des interprétations variées quant aux modalités d’application des différentes obligations. Dès lors, il incombe aux organisations de composer avec cette incertitude et de rester particulièrement attentives aux trois pièges potentiels identifiés.

La directive exige que les employeurs définissent des « catégories de salariés » effectuant le même travail ou un travail de valeur égale. Ces catégories servent de base au calcul des niveaux de rémunération moyens. Les organisations qui se contentent de regrouper les salariés par niveau de poste, ou en combinant niveau de poste et service sans procéder à un examen plus poussé, risquent de créer des catégories trop larges qui mélangent des personnes exerçant en réalité des fonctions différentes. Il est donc recommandé d’effectuer une analyse approfondie.

Lorsque des salariés en font la demande, les employeurs doivent être en mesure de fournir des informations sur la rémunération individuelle ainsi que sur la rémunération moyenne des femmes et des hommes. Si cette exigence peut sembler simple à première vue, le fait de ne pas contextualiser le niveau de rémunération de la personne (par exemple, l’historique salarial, le comparatif, le positionnement par rapport au marché) risque d’engendrer de la confusion, de la frustration ou une perte de confiance.

Les managers se retrouvent souvent en première ligne pour justifier et expliquer le positionnement salarial. Sous-estimer l’importance de leur implication peut entraîner une mauvaise compréhension, voire une mauvaise transmission de la philosophie de rémunération de l’organisation, ce qui risque de provoquer des réactions négatives marquées parmi les membres du personnel.

La méthode PwC « Pay Transparency in Motion »

Quand les chiffres parlent, la confiance grandit !

Préparez votre entreprise à l’intégration de la « pay transparency » n’est pas seulement une opération de conformité technique. Chez PwC, nous considérons que cela peut être un vrai levier pour rester ou devenir un employeur de référence en matière d'égalité professionnelle, pour clarifier le contrat social dans une approche d'analyse globale et pour responsabiliser les managers dans leurs décisions salariales. 

On parle d'objectivation en la matière, ce qui est appréhendé par notre approche en 7 étapes :

  • Garantir la structuration de la donnée. 
  • S’assurer de la cohérence du dispositif de classification des emplois.
  • Veillier à la lisibilité des fiches de rôles en lien avec un mapping des compétences requises.
  • Piloter les cinq indicateurs clés. 
  • Formaliser un plan d’action correctif. 
  • Communiquer aux salariés et préparer les managers. 
  • Rendre pérennes des règles adaptées à l’entreprise et surmonter la complexité. 

L’apport de valeur de PwC réside dans notre approche multidisciplinaire unique grâce à la conjugaison des ressources de conseils et d’audit avec le caractère de prestataire de paie pour de multiples entreprises. Ces projets « pay transparency » mobilisent simultanément nos experts rémunération, nos avocats spécialisés en droit social, nos spécialistes de la paie et notre équipe de conseil en ressources humaines.  

 

Suivez-nous !

Contactez-nous

Nicolas Bourgeois

Nicolas Bourgeois

Associé, RH et transformations , PwC France et Maghreb

Masquer