L'égalité des chances

Charlotte Levionnois

Photo de Charlottte Levionnois
  • Podcast
  • 24 févr. 2025

Charlotte nous parle de son engagement pour l’égalité dans la parité, le handicap et l’immigration. Pour elle, il est essentiel de trouver du sens dans son travail pour trouver du sens dans sa vie de femme.


Journaliste : Bonjour et bienvenue dans Voix inspirantes, un podcast PwC France et Maghreb. Dans cette première saison, on donne la parole aux femmes.

Voix : Challenge, interaction, compétences, communauté, échange, égalité femmes-hommes, confiance, oser, égalité, chance, bienveillance, liberté, relations, investissement, engagement...

“Voix inspirantes”

Charlotte Levionnois : Quand je ne trouve pas de sens dans mon travail, je ne suis pas bonne.

Bonjour, je m'appelle Charlotte Levionnois et je suis manager dans les équipes consulting chez PwC.

Journaliste : Aujourd'hui, Charlotte Levionnois nous parle de son engagement pour l'égalité. Pour elle, il est essentiel de trouver du sens dans son travail pour trouver du sens dans sa vie de femme. Parité, immigration, handicap, Charlotte nous raconte son histoire.

Charlotte Levionnois : J'ai toujours mis la question des inégalités au cœur de mon parcours, dès les premières années. Même après le bac, ça a toujours été mon driver, le fil rouge de mes études. Il y a la question des migrants, il y a la question des femmes, il y a la question du handicap. C'est beaucoup de questions importantes, plus ou moins personnelles. Forcément personnelles sur les femmes, personnelles sur le handicap et moins personnelles sur les migrants et les populations descendantes d'immigrés, mais qui ont une histoire plus particulière, qui est plus liée au... au voyage, aux rencontres et au milieu social dans lequel j'ai grandi.

J'ai fait un échange dans un lycée américain en Californie et ma correspondante était descendante d'immigrés mexicains, donc je suis allée vivre dans une famille mexicaine en Californie quelques semaines. Et donc ça a, je pense, éveillé un peu ma curiosité. D'autant plus qu'à la campagne en Normandie, dans un petit village, en fait, il n'y a pas de migrants, il n'y a pas de population issue de l'immigration, ou très peu, et donc il y avait quand même une forme de découverte pour moi, qui s'est ensuite bien accrue quand je suis arrivée à Paris, puisque le milieu est complètement différent, beaucoup plus métissé, et beaucoup plus diversifié. Il y a beaucoup de domaines dans lesquels on peut

faire avancer une certaine forme d'égalité des chances ou d'égalité. C'est assez chouette de pouvoir le faire dans différentes dimensions.

Je suis sourde bilatérale, je suis sourde sévère, donc des deux oreilles, et appareillée. Et c'est une question qui a été particulièrement importante pour moi à la naissance de mes enfants, qui eux aussi sont malentendants et appareillés depuis tout bébé. Et en fait, j'ai été dépistée en maternelle, mal suivie et appareillée seulement à 20 ans. Et je n'ai pas porté mes appareils auditifs jusqu'à mes 30 ans. Et puis, à 30 ans, c'était la naissance de mon premier fils. Et là, je me suis dit, bon, ton fils est malentendant, tu es malentendante, tu ne portes pas tes appareils. Comment tu vis ton handicap ? Comment tu le perçois ? Comment tu l'assumes ? Et ça m'a fait beaucoup me questionner là-dessus. Et ça a complètement shifté ma façon de le vivre, de l'assumer, et presque de le revendiquer.

Je pense que j'ai été exposée aux inégalités dès petite, parce que ma maman était famille d'accueil, donc on a accueilli des enfants. placés, de milieux sociaux défavorisés. Et puis, mon parcours, il n'est pas atypique, mais il est plus original parce que j'ai grandi à la campagne, dans un village de 250 habitants en Normandie, deux parents qui ont un CAP, un BEP. Donc, je n'avais pas forcément toutes les... toutes les billes sur les bons parcours, les bons chemins à choisir. Le syndrome de l'imposteur, c'est un sentiment qui est assez présent chez moi, notamment, mais pas que, et je pense chez beaucoup de femmes, et à ma connaissance chez très très peu d'hommes, c'est un sentiment de ne pas être à la hauteur de la tâche qui nous incombe ou de notre rôle et c'est quelque chose que moi je l'ai beaucoup ressenti. Je pense que c'est lié à l'origine sociale qui fait qu'on maîtrise moins bien les codes. Et donc qui nécessite une adaptabilité qui doit être très forte, qui est à la fois une grande force et en même temps qui met dans des positions un peu inconfortables. Donc je pense que c'est pour ça qu'il est peut-être aussi assez fort chez moi. En effet, il y a pas mal de vagues et je sais que dans les creux, j'ai besoin de me raccrocher au sens. Donc il faut que je retrouve quelque chose qui fasse sens, qui ait du sens pour moi. Et dans ces moments-là, j'essaye d'aller chercher même à l'extérieur de mes projets, que ce soit sur des implications, sur des projets qui ne sont pas les miens, mais sur lesquels je peux contribuer et apporter une forme de plus-value. Et moi, ça me nourrit intellectuellement, ça me nourrit en termes de sens, en fait, dans ce que je recherche. Donc ça, je le fais. Et puis j'essaye d'apprécier aussi le reste des fois. On peut vite être tiré vers le bas dans des périodes de frustration, mais l'exercice difficile à faire, c'est de se rappeler que tout ce qu'on a, et tout ce qu'on a fait qui est bien, c'est cyclique, ça va revenir aussi. Je sais que j'ai besoin, moi, de travailler. J'existe aussi parce que je travaille et j'ai besoin de nourrir certains aspects par mon travail. Il y a un côté passion parce que quand je ne trouve pas de sens dans mon travail, je ne suis pas bonne dans ce que je fais. J'ai vraiment besoin de me sentir utile, de sentir que la cause pour laquelle je travaille, elle répond vraiment à une cause qui est juste. J'ai besoin que ça ait du sens en termes de justice sociale. Donc ça, c'est très fort. Après, je ne suis pas non plus une activiste, donc je ne peux pas dire que c'est un combat au sens fort du terme. Mais je me dis que j'ai des outils, j'ai des méthodes, j'ai des compétences, des connaissances qui peuvent être mises au service de ces inégalités. Donc, ma façon à moi d'œuvrer à plus d'égalité.

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Adélaïde  de Tourtier

Adélaïde de Tourtier

Directrice RSE et Directrice déléguée de la Fondation, PwC France et Maghreb

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