Journaliste : Bonjour et bienvenue dans Voix inspirantes, un podcast PwC France et Maghreb. Dans cette première saison, on donne la parole aux femmes.
Voix : Challenge, interaction humaine, compétences, communauté, échange, égalité femmes-hommes, confiance, oser, égalité des chances, construction, bienveillance, ascension sociale, liberté, conviction, relations humaines, s’investir, engagement
« Voix inspirantes. »
Abir Matmti : “Pour moi, l'adaptabilité, elle est essentielle.”
Bonjour, je m'appelle Abir Matmti, je suis associée Deals chez PwC en Tunisie.
Journaliste : Aujourd'hui, Abir nous confie le rôle de la déculpabilisation dans la carrière d'une femme. Accepter l'imperfection, s'inspirer, communiquer et être patiente pour se réaliser en tant que femme dans sa vie personnelle et professionnelle.
Abir Matmti : En Tunisie, nous sommes dans un marché ou dans un environnement qui est très conservateur, où la femme est femme et l'homme est homme, donc chacun a un rôle bien particulier. Et ce qu'on demande d'une femme en général en Tunisie, c'est-à-dire d'être aussi bien la maman à plein temps, mais également l'épouse à plein temps. Il faut qu'une femme soit excellente parce que nous en Tunisie, on a cette culture d'ascenseur social qui a été toujours pour nous les études et le fait d'être excellente en termes de scolarité, d'université et tout le reste après. Donc on demande trop de cette femme qui est en Tunisie. De ce fait, c'est comme ça, on a été élevées avec un aspect où on doit être parfaite partout.
Pour que ça soit clair, j'ai échoué à m'occuper de moi durant plusieurs années. Et je me suis occupée du travail et de mes enfants, ça c'est clair et c'est net. Je vivais avec un sentiment de culpabilité terrible qui ne faisait que s'amplifier, s'amplifier, s'amplifier. Justement parce que j'étais tout le temps en train de me poser la question, « est-ce que je fais assez pour mes enfants », etc. De toute façon, du moment qu'on est en train de laisser nos enfants quelque part et de venir au travail, de travailler, de se concentrer, etc., on va avoir ce sentiment de culpabilité. Le seul moyen qui atténuait cela, en tout
cas pour moi, c'était lorsque j'étais avec les enfants. Ça va te sembler cliché, mais je donnais beaucoup de qualité au temps que je passais avec mes enfants. Moi, ce que je dis aujourd'hui, à celles qui me posent la question ou parfois à celles qui ne me posent pas la question, à celles qui parlent avec leurs yeux. Tu vois, parfois, elles parlent de ses enfants et tout, et tu vois vraiment un sentiment où elle est en train de te dire indirectement que je ne suis pas en train de faire assez, je ne vais pas y arriver et tout. Moi, ce que je leur dis, c'est que le sentiment de culpabilité, on va l'avoir. Il est normal. Essayez de trouver l'équilibre entre les deux. Ne vous oubliez pas, donc ne faites pas mon erreur, parce que moi, j'estime que c'était une erreur de ne pas s'occuper de soi et tout va bien, tout ira bien. Ne vous inquiétez pas, tout va passer.
Mon travail, par exemple, lorsque je fais ce que je suis en train de faire, je gagne des missions, je fais ces missions-là. La reconnaissance que j'aurai de mon client, c'est qu'il me paye in fine, et également, qu'il apprécie mon travail. Par contre, pour la partie qui concerne l'inclusion, le I&D, et surtout cette question d'équité homme-femme, et les sujets de la femme, etc. Moi, je pense que leur impact, il est beaucoup plus qualitatif, et il est beaucoup plus durable. C'est-à-dire, tu as cet impact que tu fais sur le capital humain, déjà, de notre firme, d'accord ? Moi comprise. Et ce capital humain, tu es en train de l'impacter positivement, de l'aider, de lui donner les moyens pour qu'il puisse évoluer, pour qu'il puisse avoir des valeurs qui sont des valeurs nobles. Pour moi, l'adaptabilité, elle est essentielle, que ce soit pour comprendre ses envies déjà, ce qu'elle veut faire exactement. Et l'équilibre, il n'est pas une donnée fixe en fait. C'est quelque chose de variable par rapport à la femme. Chaque femme a des besoins particuliers, une vision sur la carrière, une vision sur la famille, sur son rôle dans tout ça, dans tout ce dispositif. Et chaque femme doit trouver l'équilibre qui lui va le plus.
Adélaïde de Tourtier
Directrice RSE et Directrice déléguée de la Fondation, PwC France et Maghreb