Face aux défis environnementaux, sociaux et économiques croissants, les entreprises et investisseurs revoient leurs stratégies et accélèrent leurs transformations pour pérenniser et accroître la valeur. Selon une étude PwC, 70% des sociétés de capital-investissement considèrent la création de valeur comme un des moteurs principaux de leur engagement en matière de RSE.
Dans ce contexte, l’objectif de ce livre blanc est de mettre en perspective le lien entre la mise en place d’actions de Responsabilité Sociétale des Entreprises et la protection ainsi que la création de valeur financière.
Ainsi, le groupe de travail composé d’une dizaine de membres de France Invest, professionnels du capital-investissement, et de PwC s’est interrogé sur les éléments suivants:
Quels sont les liens de cause à effet ? Recensement des publications disponibles à travers la revue bibliographique d’une centaine de documents
Quelles sont les conséquences pour le capital-investissement et les moyens à mettre en œuvre pour accélérer la prise en compte de la RSE en tant que levier de protection et de création de valeur ?
Les acteurs de l’investissent se dirigent vers une redéfinition de la notion de « performance » pour tenir compte des enjeux sociétaux. Quelles sont les évolutions à prévoir ?
Ce livre blanc met en avant des pistes permettant de comprendre l’évolution de la valeur financière, d’une entreprise ou d’un actif, induite par la RSE, et proposera des clés d’actions pour accélérer la mise en œuvre de la RSE dans le métier du capital-investissement dans tout le deal continuum. Il ne s’agit pas de proposer une nouvelle méthodologie de quantification de la valeur financière, mais bien d’inviter les acteurs du capital-investissement à intégrer les enjeux RSE aux méthodologies existantes, permettant de protéger et/ou créer plus de valeur financière au sein de leur portefeuille d’actifs. Les durées de détention propres à l’industrie offrent en effet aux acteurs du capital-investissement la possibilité de tirer parti des bénéfices de moyen et long terme associés à la RSE.
L'intégration des facteurs RSE dans la stratégie globale des entreprises contribue, entre autres, à une performance plus durable en rendant les opérations plus résilientes face aux risques externes. Une stratégie RSE bien définie permet de réduire les coûts liés à l'inefficacité opérationnelle, d'améliorer la gestion des ressources naturelles, et de renforcer la chaîne d'approvisionnement. Les entreprises qui intègrent ces pratiques constatent une amélioration de la gestion opérationnelle et l’optimisation de l’allocation du capital au sein de l’entreprise, ce qui les positionne mieux pour affronter les fluctuations du marché et les réglementations futures.
Adopter une stratégie RSE bien définie permet également d'identifier de nouvelles opportunités de croissance. Par exemple, les entreprises peuvent explorer de nouveaux marchés ou segments de clientèle sensibles aux enjeux de durabilité. En développant des produits ou services alignés sur les attentes sociétales (comme les produits éco-responsables ou les innovations bas-carbone), les entreprises peuvent se positionner avantageusement et accroître leur part de marché. De plus, l'amélioration de la transparence et de la communication sur les efforts de durabilité peut renforcer la réputation de la marque et attirer des investissements à prisme éthique.
Une gestion efficace des risques est essentielle pour la pérennité des entreprises. Les risques liés aux enjeux environnementaux, sociaux, et de gouvernance (ESG) sont de plus en plus reconnus comme des facteurs de risque majeurs qui peuvent affecter la rentabilité des entreprises. En intégrant les critères RSE dans la gestion des risques, les entreprises peuvent mieux anticiper et atténuer les impacts potentiels tels que les catastrophes naturelles, les crises sanitaires, ou les changements réglementaires. Cela permet de minimiser les interruptions d'activité, de protéger les actifs et d'assurer une meilleure continuité opérationnelle. En lien avec la multiplication des obligations réglementaires et les attentes de la société civile, les investisseurs intègrent de plus en plus la RSE à leur processus décisionnel, les entreprises non matures sur ces sujets pourraient ainsi voir diminuer leurs possibilités de financement, l’intégration de la RSE dans la stratégie permet ainsi d’assurer la croissance et le développement de l’entreprise.
L’accompagnement qu’une société de gestion propose à ses entreprises en portefeuille est souvent défini dans la politique RSE du fonds. Cette politique détaille notamment les engagements de la société de gestion, qui peuvent être mis en œuvre via une diversité d’outils :
Exclusions
Questionnaire RSE
Due diligence RSE
Engagement des sociétés de gestion et des entreprises
Ainsi, les sociétés de gestion renforcent les moyens mis en oeuvre pour intégrer la RSE à leur stratégie : embarquer les entreprises cibles dans le développement de l’equity story est clé pour assurer une juste prise en compte des enjeux RSE matériels permettant de créer de la valeur.
Bien que de plus en plus d’acteurs financiers prennent en compte les enjeux RSE dans les estimations de valeur, l’intégration systématique de la performance RSE dans l’exercice de valorisation se heurte à plusieurs limites :
Cependant, certains outils se développent pour présenter l’interaction entre performance RSE et performance financière :
Dans un contexte où il est désormais clairement établi que performance RSE et valeur financière sont corrélées, et même si son impact est modeste et encore difficile à estimer, les acteurs du capital investissement ont tout intérêt à intégrer les questions RSE dans la stratégie et la gestion de leurs portefeuilles de participations.
Ainsi, ils seront en mesure de saisir des leviers de création de valeur à moyen long terme sur certains critères RSE.
Françoise Gintrac
Associée Valuation & Business Modelling, co-leader ESG Deals, PwC France et Maghreb
Tel : +33 6 63 74 22 97