Le retour au local
Le retour au « local » tout d’abord, dicté par une nécessaire reprise de souveraineté. Ce retour au local est anticipé à la fois sur la relocalisation industrielle et sur un désir de consommation, notamment alimentaire, en circuit court.
Mais un grand nombre des interlocuteurs interrogés restent dubitatifs sur la réalité de la relocalisation. La possibilité d’une « grande illusion » n’est pas exclue : savons-nous encore produire localement ? Comment réconcilier le coût des produits locaux avec la perte de pouvoir d’achat qui s’annonce ? Et surtout, comment éviter le corollaire d’une dérive nationaliste et protectionniste aux effets encore plus néfastes ?
L’accélération digitale
La transformation digitale est désormais jugée vitale : les entreprises qui ne l’ont pas compris ne survivront pas à la crise.
Mais cette accélération porte aussi ses dangers : la vulnérabilité accrue face au risque cyber, qui pourrait provoquer la prochaine crise, et l’absence criante de souveraineté numérique en France et en Europe. De plus, l’accélération digitale pose également la question du respect des données et des libertés publiques et interroge sur le coût social associé, avec d’une part une fracture numérique accentuée, d’autre part une disparition accélérée de nombreux métiers.
L’exigence de protection sanitaire
L’industrie de santé devra adopter une stratégie pour mettre fin à sa dépendance et aider le système hospitalier à se remettre du choc subi. Cette exigence sera d’autant plus forte que la crise a renforcé l’attachement à la sécurité sociale et sanitaire. Nombre de nos interlocuteurs ont ainsi souligné que l’exigence de santé représente une formidable opportunité économique que la France doit saisir. Mais qui repose la question de l’équilibre entre les financements publics et privés pour répondre à cette attente.
Le retour vers les essentiels
La crise et le confinement ont rappelé la fragilité des besoins et libertés essentiels, que l’on tenait pour acquis. Les secteurs de première nécessité sortent revalorisés de la crise. Et l’agriculture a fait un grand retour en force. Ce recentrage vers les essentiels correspondant également à une aspiration forte de consommation, déjà notée avant la crise : une consommation locale et de qualité, notamment dans le secteur alimentaire.